Pourquoi?
Les objectifs avant le départ :
- Réaliser un défi sportif en enchaînant
les plus belles randonnées du monde
- Pratiquer la photo en s'imposant une photo chaque jour à 17h35
- Pratiquer la langue espagnole en allant au maximum chez l'habitant
Et alors?
- 100 jours de randonnées et 9 jours d'ascension de sommets
- 298 photos à 17h35, mais en tout 3000 diapositives et 6000 numériques (euh y en a beaucoup de ratées)
- Je me surprends encore à penser en espagnol des fois :p)
Comment l’idée était
venue…
Lors d’une mission chez un client, j’avais
eu la chance de pouvoir mettre en place une solution informatique dans
plusieurs pays. La mission arrivait à sa fin et sachant qu’elle
n’allait pas être reconduite, je me suis mis à faire
le bilan. Combien de pays avais-je suivi depuis mon petit bureau parisien?
Beaucoup et répartis un peu partout sur la carte : Amériques,
Asie, Océanie et Europe! Conclusion, j’avais fait le tour du
monde au téléphone. Alors évidement, je m'étais demandé
si ça existait des gens qui faisait le tour du monde en vrai. Un
petit tour sur un moteur de recherche et là des dizaines de pages
sont apparues. J'ai commencé à éplucher les sites.
J'ai rêvé, je me suis évadé, je me voyais le
faire….. J’ai fait le tour du monde au téléphone,
je le ferai en vrai! Voilà c’est parti comme ça.
Revenons un peu sur terre, faire le tour
du monde, c’est sympa, mais encore faut-il une trame, une ligne
directrice, un projet. De nombreuses personnes font le tour en simple
touriste, or je déteste jouer le touriste. Non, il me fallait un tour
du monde pas comme les autres, avec un projet et des objectifs. Alors
j'ai commencé à réfléchir. Comment faire un tour du
monde qui ne soit pas du « déjà vu », qui s’intègre
à mes passions, à ma vie passée et à mon avenir?
Reprenons mes passions :
La musique, certes mais je ne suis pas un fan de la musique « World
».
La photo, certes mais je ne suis pas un professionnel et mon matériel
est plutôt limité.
Le sport, certes mais je ne suis pas fervent d’un sport en particulier.
Quelques semaines plus tard, un souvenir
m'est revenu. Quand j’étais adolescent, un soir en me couchant
je m’étais juré que j’irais voir l’Himalaya
et la cordillère des Andes plus tard. Tout s’enchaîne.
Faire le tour du monde des plus belles chaînes de montagne. Mais
quoi faire : gravir des sommets, prendre en photo les plus hauts sommets
du monde, rencontrer les peuples qui y vivent ou tout simplement randonner….
Mais oui évidement, comment n’y avais-je pas pensé
plus tôt ! Marcher avec le sac à dos, sa tente, sa gamelle
dans les montagnes, j’adorais ça quand j’étais
gamin. D’ailleurs aujourd’hui je ne pratique quasiment plus
et ça me manque cette nature, ces espaces vierges, cette atmosphère,
cette ivresse de l’altitude, cette sensation d’être
tout petit face à ces géants… randonner pour revenir
à l’essentiel!
Après consultation des forums dédiés,
des livres, des récits et d’Internet, la liste des randonnées
s’est affinée. L’objectif de faire au minimum une randonnée
par pays s’imposait d’elle-même. En reprenant, la liste
des randonnées et en cumulant l’ensemble des jours prévus,
je suis arrivé à un total proche de 100 jours. C’était
l’objectif que je m'étais fixé. Faire un tour du monde en
300 jours avec 100 jours de randonnée.
Et alors ?
Et voilà le 29 juillet 2005, je réalisais mon 100ème jour lors de l'ascension du Tocllaraju (Pérou). Un souvenir inoubliable....j'aurais donc parcouru les montagnes népalaises, les vallées tasmaniennes, les forêts et lacs de la Nouvelle-Zélande et la grande cordillère des Andes du Sud au Nord...
Un passe-temps, la photo…
Mon premier appareil photo m’a été
offert à ma communion à l’âge de 12 ans. J’ai
fait comme tout le monde des photos souvenirs, mal cadrées, sans
intérêt. Bref je ne me suis pas du tout intéressé
à la photo. Lors de mes études à Saint Brieuc, je
découvre le monde de la vidéo. Avec l’aide d’un
professionnel / professeur, je me mets à jouer avec les caméscopes,
puis avec les vraies caméras (Betacam). Je m’amuse à
monter des films pour les associations de l’école, je filme
de plus en plus dans l’enceinte de l’université. Le
résultat n’est pas trop mauvais, le professionnel / professeur
m’encourage à continuer après. Le service national
m’attend. J’essaie de rentrer dans une section qui pourrait
me permettre d’approfondir ce domaine. Raté, je me retrouve
chauffeur – secrétaire dans un bureau.
Au même moment, ma mère veut m’offrir une caméra
pour mon anniversaire. En raison du coût et du temps nécessaire
pour faire de la vidéo, je préfère avoir un appareil
photo qui me permette de pratiquer l’art du cadrage sans les inconvénients
du montage, histoire de ne pas perdre la main. Je reçois donc en
cadeau un reflex argentique et 2 objectifs. Voilà j’ai commencé
tranquillement et au fil des années, la pratique est devenue une
passion. Je suis aujourd’hui un amateur qui préfère
être derrière un appareil que devant.
Alors pourquoi faire une photo tous les jours à 17h35? La plupart
des photos de voyages restituent peu la notion de quotidienneté.
Prendre une photo chaque jour à la même heure est une façon
de restituer le quotidien. C'est en tout cas l'option que j'ai choisie.
Il me restait encore à choisir le moment de la journée où
cela avait une signification. Après vérification, 17h35
est l'heure de ma venue au monde. En photo, la lumière est meilleure
le matin ou le soir. Tout allait bien, c'était donc 17h35.
Et alors?
Disons que je ne pensais pas réussir à toutes les faire. J'avoue, j'ai raté 2 photos. Elles ne représentent pas l'endroit exact où j'étais à 17h35 (sic). Je ne parlerais pas du syndrome 17h34, ni de celui de 17h36.... Parfois je faisais exprès de trainer ou de me déplacer dans un lieu particulier afin d'y être pour 17h35. Ce qui a été le plus amusant, est la réaction des personnes qui m'accompagnaient durant le voyage. C'était eux qui me prévenait dès qu'il était 17h35, me demandaient chaque soir la photo... même si certains étaient plutôt sceptiques, la plupart trouvait cela amusant.
Les langues étrangères
et moi…
Je me souviens encore de mes notes du bac : Anglais
: 10 - Allemand : 9. Le choix de l’allemand avait été
conditionné par le fait que mon frère aîné
avait choisi l’espagnol en seconde langue. Il fallait bien que je
fasse différemment. J’ai donc choisi l’allemand. Grave
erreur, même si j’ai continué à passer des examens
dans cette langue jusqu’en maîtrise, aujourd’hui je
suis incapable de dire une phrase correcte.
Pour l’anglais, les débuts sont les mêmes. Longtemps
à 10 de moyenne, je maintenais le niveau scolaire minimum. Il faudra
attendre un stage en Australie pour que je mesure la piètre qualité
de mon niveau. Après 6 mois de pratique, je m’en sors avec
un niveau un peu plus acceptable. Cette immersion me fait prendre conscience
de la nécessité des langues étrangères dans
le monde du travail de demain. Je découvre aussi l’envie
de travailler à l’international.
Arrivant au bout de mes études et conscient que l’anglais
ne suffit plus, je souhaite apprendre une autre langue (en particulier
l'espagnol), mais l’administration universitaire me stoppe dans
mon élan. Le début de la vie active s’enchaîne
rapidement à la fin de mon stage, et je constate amèrement
que je n’ai pas réussi à apprendre l'espagnol.
Les informations récoltées sur le continent de l’Amérique
du sud sont catégoriques. Dès que l’on s’éloigne
des grandes villes, l’anglais ne sert à rien. Il faut connaître
l’espagnol. Moralité, passer 6 mois sur ce continent n’est
pas pensable sans parler l’espagnol. Pour le tour du monde, ça
risque de poser problème! Surtout que les seuls mots en espagnol
que je connaisse se résument à « gracias, buenos dias,
señor..». C’est déjà bien mais pas suffisant.
Novembre 2002, un ami et moi rencontrons notre professeur dans un café
pour commencer les cours. 2 ans plus tard et à raison de 2h par
semaine je suis capable de dire « Una cerveza por favor! ».
Et alors ?
Difficile de situer son niveau aujourd'hui, j'ai apprécié penser en espagnol, entendre cette langue avec différent accent, me voir progresser, me sentir très nul.... La surprise est l'anglais. Je ne pensais pas le pratiquer autant. Quoique qu'on en dise, le monde du voyageur est très anglophone et finalement je ne regrettte pas d'avoir en permanence et surtout en amérique du sud dû parler les 2 langues dans une même conversation.
|