29 août 2005
Retour en France, fini le voyage
Voilà le voyage est terminé, mais promis je vais mettre petit à petit le site à jour.

15 juin 2005
Trek de Santa Cruz (2)
J'ouvre la tente : nuages! Mince nous qui voulons continuer dans une vallée annexe, c'est compromis. Le temps de plier le camp et de prendre le petit déjeuner, le temps se dégage un peu. Hum que faire!! D'un autre côté, nous pouvons déjà avancer, on verra à la bifurcation. Avec Jorge (que nous avons rencontré sur le parcours) Thad et moi commençons à marcher tranquillement. Nous retrouvons les autres groupes un peu plus loin en train de se préparer. Nous profitons pour demander aux guides ce qu'ils pensent. Les réponses ne sont pas très optimistes, en particulier celle de Vicky : "Le temps ici, c'est comme les femmes, on peut jamais le prévoir!". Ah bah comme ça, les choses sont claires. Nous continuons notre route. Rapidement nous atteignons le village de Huacapampa. Des jeunes nous abordent pour nous demander les fameux "caramelos" (bonbons). On leur demande où est ce qu'on peut prendre un mate de coca. Les jeunes sont surpris de la question. Non pas d'endroit ici. Jorge négocie un mate contre de la nourriture qu'il me reste. Nous allons à la maison du jeune et il commence à faire du feu. Sa mère est aux champs et son père est mort il y a peu. Nous demandons pourquoi ils ne sont pas à l'école. Ce sont les vacances. Pas très convaincant! (Sachant que la ville principale n'est pas en vacances, bizarre que le petit village fasse exception!). En tout cas les jeunes des alentours viennent nous voir. Les photos sur mon appareil photo numérique les font beaucoup rire car certains ont vraiment une tête de méchant :p)
Une vieille personne vient nous voir et nous dit qu'il n'est pas bien, qu'il a mal au ventre et qu'il lui faut des sous pour acheter des médicaments. Son ton est théâtral et joue un peu trop sur la pitié. Nous lui proposons des médicaments pour calmer la douleur, mais il préfère l'argent. Il n'aura rien de nous. Nous repartons et arrivons à la bifurcation. Le temps est toujours instable et la vallée qui nous attendait parait bien bouchée. Nous décidons de rentrer plutôt que de se reprendre de la pluie comme la nuit dernière. Je distribue donc mon sac de nourriture superflue aux gamins que nous croisons, puis l'attente du bus commence. Avec les autres groupes nous formons une bonne quinzaine de personnes quasiment un minibus à nous tous. Un premier minibus propose de payer 50 soles pour réserver nos places lorsqu'il va repasser. Les guides trouvent la proposition abusive. Nous continuons à attendre. Le second minibus arrive et même proposition. Les guides commencent à hausser le ton, finalement nous embarquons tous sauf 3 d'entre nous que nous reprendrons au retour. Nous voilà partis pour faire un tour pour rien, descendre au village à 30min de là et tout remonter juste pour occuper nos places :p)
Apres 2h de montée et un passage de col, nous entamons la descente. Il y a 2 mois un bus de nuit a fait 30 morts. Il était en train de manoeuvrer dans un virage quand ses freins ont lâché. Effectivement la route à descendre est vraiment impressionnante et raté un virage c'est la mort assurée. Un des guides me glisse qu'il préfère les minibus pour plus de sécurité, les grands bus ont du mal sur cette route. Moi je croise les doigts, je suis assis sur le frein à main (heureusement il y a les pulls!!) et aux premières places pour voir le spectacle. Apres plusieurs lacets nous devons nous arrêter, un bus bloque la route. Nous descendons. Il y a de la musique, une dame est bien habillée et danse avec une petite fille. Les voyageurs tapent le rythme avec les mains. Hallucinant, la chanteuse locale tourne un DVD sur le site de l'accident!! Une camera, un lecteur CD portatif et cette chanteuse/danseuse au milieu de la montagne, c'est fort! Pourtant tout le monde prend cela très au sérieux et être sur le DVD est une chance inouïe. Notre chauffeur se laisse aller et fait même une danse avec la célébrité. Une hollandaise (sans rien comprendre) devra participer au tournage et passer pour une touriste qui ne veut pas donner des sous à une dame dans le besoin. Il faut bien que les images collent aux textes des chansons :p)
Nous repartons et 3 lacets plus loin, nous passons juste à côté de la carcasse de bus. Le chauffeur me dit qu'il y avait du sang partout d'après les locaux. A voir ce qu'il reste de la carcasse, j'ai des frissons dans le dos. Le reste du parcours est calme, même si mon postérieur a bien du mal à supporter le frein a main. De retour à l'hôtel, nous demandons pour une chambre. Désolé nous sommes une journée en avance par rapport à notre réservation. Le vieux regarde son tableau des dispositions, mais il reste perplexe. Apres 5h de bus, on aimerait bien savoir s'il y a une chambre de disponible assez rapidement, mais le vieux est déboussolé. Entre les gens qui viennent demander des infos, se faire enregistrer et payer, il ne peut gérer tout à la fois. Nous patientons. Pour finir je réponds moi-même aux renseignements, je demande le livre de « registration » pour les 2 pauvres personnes qui attendent depuis 10min, lui rappelle que le jeune veut juste la clé de la chambre 102.... Nous patientons.... nous maîtrisons très vite le système du tableau des chambres. On est obligé de lui dire que la chambre qu'il veut nous attribuer est réservée, que là il est dans la colonne pour demain, qu'il faut effacer nos noms là et trouver une case vide dans cette colonne ci.... je commence à bouillir. Une chambre de libre c'est sûr, c'est pour Jorge (il l'avait réservée), mais il faut trouver une 2eme pour Thad et moi. Apres 45min dans le bureau, sa femme trouve la solution. Ouf, on aura une chambre, mais il faut attendre 21h car il faut installer un lit supplémentaire et ça c'est pas possible maintenant il faut attendre le gardien de nuit! En attendant, on prendra la douche dans la chambre de Jorge. Et les serviettes? Oui…oui je m'en charge nous répond le vieux. 25min plus tard Jorge revient de la réception avec des serviettes, il annonce avec un sourire "le vieux nous avait déjà oublié, c'est sa femme qui me les a données". Moralité de notre petite histoire péruvienne : on ne peut jamais prévoir ce qu'une femme va faire, mais ce qui est sûr c'est qu'elle trouve des solutions, elle!

12 juin 2005
Trek de Santa Cruz (1)
Réveil difficile, malgré une chambre d'hôtel très bien. Nous avons enchaîné les bus pour arriver hier soir à Huaraz (Pérou). Ce matin, nous partons en trek direction Cashapampa. Nous passons rapidement au marché local pour acheter des fruits et terminer les courses du trek. Nous nous rendons a pied a l'endroit d'où partent les bus. Même pas le temps d'arriver sur place qu'un rabatteur nous dirige vers un minibus prêt à partir. Nous chargeons les sacs sur le toit attachés par une simple ficelle. Espérons que les sacs ne tombent pas en route! 1h30 de route dans une vallée verte pour arriver à Caraz. Fin du voyage, nous demandons pour les bus en direction de Cashapampa. On nous montre une moto-taxi (unique!) qui peut nous y conduire. Nous arrivons entier au "terminal" qui se résume à un enclot de terre juste a cote du marche local. Seuls des "collectivos" sont disponibles (taxi collectifs). Nous négocions le prix, mais même avec ça on sait pertinemment que nous payons 2 fois plus cher que les locaux. Question d'habitude!!! Nous chargeons les sacs et patientons. Il manque une personne pour être au complet. Vu la proximité du marché, cela ne durera pas très longtemps. 3 devant, 3 derrière dans une voiture normale, cela me sourire a chaque fois. Pour rendre le voyage plus facile, le frein a main est couvert de pulls et ainsi permettre a la 3ème personne devant de pouvoir s'asseoir entre les 2 sièges. Et ça marche!!! Le chauffeur me parait bien jeune, ce qui est assez rare au Pérou. C'est parti, mais 100m plus loin, demi tour. Les échanges se font en Quechua je n'y comprends rien. Mais il se passe quelque chose. 2 demi tours et le chauffeur s'arrête pour demander aux passants des infos. Puis il immobilise la voiture, sort, court jusqu'en haut de la cote, et revient. De nouveau demi-tour, nous nous arrêtons. Il discute avec un autre taxi. L'autre chauffeur du taxi monte dans notre voiture, on fait sortir un passager de devant, et la ceinture s'impose. "Qu'est ce qui se passe?". Mon voisin me glisse : "police". Avec notre nouveau chauffeur, nous passons le contrôle de police et avançons jusqu'à ne plus être en vue. De nouveau à l'arrêt, nous patientons sans chauffeur. Le jeune conducteur et le client reviennent. Nous pouvons y aller, juste un chauffeur sans permis!!! Plus nous approchons de Cashapampa et plus mon ventre fait des siennes. Les crampes d'estomac deviennent vraiment douloureuses. A la sortie, nous sommes assaillis par les muletiers. Désolé, nous faisons le trek en solo. On s'enregistre et payons un droit d'entrée. Avec Thad nous convenons de débuter le chemin pour se poser dans un coin plus calme. Nous trouvons un petit endroit pour décharger les sacs le long du chemin. Mon ventre fait des siennes et je dois trouver rapidement des toilettes. A gauche, des champs en contre bas ; à droite un canal d'irrigation un peu large. Tant pis pas le choix, je tente de sauter par dessus le canal. Je choisis un endroit adéquat. Je me lance, mon pied atterri sur l'autre rive: YES!! Le reste du corps suit, je pose ma main au sol, mais la pente est trop forte. Le poids du corps fait déraper mon pied et je glisse vers le canal. J'essaie de m'accrocher comme je peux avec mes mains, mais les touffes d'herbes ne sont d'aucune utilité. Je tombe dans le canal, qui les pieds dans l'eau est vraiment plus profond que prévu : mi-cuisse! Je sauve tout juste l'appareil photo resté dans la poche!!! Je ressors trempé, ce qui fait bien marrer Thad qui ajoute : "ç'était un peu juste quand même!". Finalement, le canal c'est plus facile a traverser pieds nus et en short :p)

6 juin 2005
Miña
3ème étape du trek du canyon de Colca (Pérou), la journée s'annonce comme l'une des plus dure du trek. Les sacs sont lourds et aujourd'hui je dois porter la tente, encore plus lourd. Hier, Thad avait beaucoup de mal à grimper et je lui ai proposé d'alléger le sac en prenant la tente. Ceci dit, il décide de partir devant me laissant tout en plan. Pas très content, je lui demande de plier la tente au moins. Il s'exécute et part. Les 2 autres sont partis juste avant lui. Il me dit que je ne devrais pas tarder à le récupérer sur le chemin, vu comment il marche lentement. Bonne blague, je mettrai une heure sans chômer pour les récupérer. Tout va bien pour eux, moi j'ai un peu l'impression de faire la mule. Nous arrivons à Choco, petit village où vivent 70 personnes en pleine montagne, "juste" a 2 jours de marche de la 1ere route. Les gens nous regardent comme des extra-terrestres. Les gamins accourent sur la place, se cachent et nous observent de loin. Amusant! Les adultes qui passent par la s'arrêtent et nous posent quelques questions. Je suis surpris ils parlent très bien l'espagnol. D'habitude dans les villages recules, la plupart parlent le quechua et un peu d'espagnol.
Sur la place, on commence à jouer avec un gamin de 4 ans et son ballon. Quelques passes et rigolades, puis Thad tape le ballon pour l'envoyer de l'autre cote de la place : fin du jeu, et un gamin triste! Nous repartons, le soleil vient de passer la montagne, la chaleur se fait sentir. Dans une gorge profonde, le vent ne passe pas, et le soleil devient très vite un ennemi. Je me retrouve très vite derrière avec le sac très charge. Je bois énormément mais rien ne change, je souffre beaucoup pour marcher. Une vraie plaie cette piste pour monter a Miña. Les autres ne m'ont pas attendu ce que j'apprécie moyennement. Je vais à mon rythme, une heure de marche puis repos 10min. Les épaules ne peuvent supporter plus. Je retrouve Thad sur la fin du parcours. Il me demande si je veux qu'il prenne la tente. Tête de mule, je lui réponds qu'il est trop tard! Moi qui avais pris sa tente pour qu'il puisse suivre le rythme aujourd'hui, c'est finalement moi qui ne peut pas suivre et lui la seule chose qui arrive a me dire : "chacun son tour de souffrir" hum sympa, je la retiens celle la!
Nous arrivons enfin a Miña et les gamins que nous croisons s'arrêtent nous disent bonjour, rigolent et repartent en courant. Les gens dans les champs aussi s'arrêtent de travailler. Renseignement pris, ils ne voient des étrangers qu'une fois par semaine, nous sommes donc une attraction réelle. Nous retrouvons les 2 autres, qui discutent avec une femme à l'entrée du village. Elle les a invite à manger ce soir chez elle. Finalement nous serons 4! On va planter la tente sur la place principale. Rapidement des gamins viennent nous voir et nous posent plein de questions. Ils sont très curieux et nous aident a déballer notre sac. "Et ça c'est quoi?", tout y passe, de la lampe frontale, au matelas… et même la gamelle pour manger :p) Trop fatigue je récupère dans la tente avant d'aller manger. Thad part faire un tour dans le village. Les 2 autres ont réussi à se faire inviter chez l'habitant. Ils passent nous chercher et allons manger chez la dame. En route je leur demande s'ils ont de l'argent pour payer le repas de ce soir. Avec Thad on s'est mis d'accord sur un prix pour tous les 2. Les 2 autres sont surpris de ma question. Ils ont pris du riz pour la remercier. Je leur dis que d'habitude les gens attendent plutôt de l'argent en tout cas c'est ce que j'avais lu dans un bouquin de 2 français qui vivent au Pérou depuis 2 ans et qui font des treks de village en village. Bref je me disais qu'ils doivent bien savoir de quoi ils parlent. Et bah non, dans le Lonely Planet, ils disent rien donc pas de soucis pour donner du riz c'est normal. Cameron ajoute que ça doit être une coutume française. Je n’apprécie pas du tout la réflexion.
Nous mangeons royalement chez la dame, qui a 3 enfants et dont le mari travaille à la mine. Elle élève la plupart du temps ses gamins seule, et doit aussi s'occuper des champs. Un emploi du temps bien charge!!! Assis sur les lits qui forment un U, nous mangeons devant un DVD de musique qui enchaîne les chansons à la gloire de Jéhovah... bizarre!! Cette pièce ou nous mangeons sert aussi de dortoir, de salle TV et de salon : tout en un!!
Le toit est rafistole par des bâches plastiques pour éviter qu'il pleuve a l’intérieur. Un dénuement qui montre la pauvreté dans laquelle la famille survit. Je m'attendais à ce que la femme vienne partager le repas avec nous et discuter. Elle nous laissera manger et seulement a la fin du repas, la famille vient nous rejoindre. Les gamins timides au début, se laissent prendre en photo assez vite et sont tout heureux de voir le résultat sur nos écrans. La fatigue me gagne et il est temps d'aller se coucher. Thad paie pour lui et moi. Nous donnons 6 soles. Sur un ton hésitant Thad demande si c'est suffisant pour nous 2. Elle fait la moue et nous allongeons à 10 soles pour 2 et donnons un peu de soupes instantanées et quelques friandises pour les gamins. Les 2 autres ne disent rien. Cameron glisse son sac plastique avec à l'intérieur un sac de riz. La femme dit merci par politesse. J'ai honte de voir que les 2 autres n'ont pas de scrupules. Donner de la nourriture en échange de la nourriture! Concept que j'ai du mal à comprendre. A mon avis on donne ce que les gens n'ont pas, ici ce n'est pas le riz qui manque vu le nombre de champs que nous avons croise en montant. Nous retournons dans la tente avec Thad. La place principale ne sera pas calme avant 22h, et pour cause, un match de volley, puis de foot s'y dérouleront. C'est un peu le seul endroit du village plat et lieu de rendez-vous des jeunes. J'avoue qu'ils sont très forts car le ballon ne tapera qu'une seule fois la tente!!! Thad m'avoue ne pas comprendre le comportement des 2 autres suite au repas. Le lendemain nous apprenons qu'ils n'ont pas bien dormi car a 4h du matin, la femme qui les hébergeait à commencer à jouer au boucher. Cameron s'est même levé pour demander de faire moins de bruit. J'ai pas ose demande s'ils avaient laisse quelque chose a la dame, peut être un sac de riz! Parfois j'ai honte d'être touriste.

4 juin 2005
Canyon de Colca
5h du matin, le réveil sonne. Thad me demande de le refaire sonner dans 20 minutes. C'est un peu tôt!! 5h15, le gardien vient frapper à la porte. Bon ok, on se lève. Les 2 autres australiens sont déjà prêts. 2 taxis "Tico" (mini voiture japonnaise) nous emmènent à la gare routière. Nous arrivons pile 10 min avant le départ du bus. Je file au comptoir de la compagnie pour demander le quai de départ. Réponse : "un momentito, por favor !" (un moment svp). Je reste en vue et l'heure tourne. Je vais redemander : "un momentito, por favor !". Hum, pas très explicatif tout ça. Les minutes défilent, 6h est passé et toujours pas de nouvelles du bus. On patiente dans le terminal. Les gros sacs de rando sont posés par terre, l'attente commence. Thad surveille que les rodeurs ne mettent pas la main sur un de nos sacs. Régulièrement on met la pression sur la vendeuse : "un momentito, por favor !". Pfff elle ne connaît que cette phrase ou quoi ! 2 anglais qu'on avait croisé à l'hôtel partent dans le bus de 6h30 sur une autre compagnie. Je me renseigne et leur bus qui était plein hier soir, est finalement pas si plein que ça. Il y a 4 places. Que faire ? On remet la pression sur notre compagnie. Je m'approche du comptoir et bizarrement tout le personnel disparaît à l'arrière de la boutique. Je patiente devant. J'appelle, personne ne répond. Là on se fout de moi. Petit jeu du cache-cache et mes talents d'animateur en centres aérés refont surface, je réussis à choper la nana. Je demande le remboursement des billets. Le ton monte, même les locaux s'en mêlent : "où est le bus ?" Les billets collés sous son nez, elle fait la grimace, je vocifère de me rembourser mais rien n'y fait, elle ne bronche pas : "un momentito, por favor !". Ce n'est pas dans les 10 min qui suivent qu'elle va vendre ses 30 places qui restent. Finalement ils nous disent de passer sur le quai. On se dépêche et pas de bus ! Argh ! Ah le voilà, il manoeuvrait. On s'installe à l'intérieur et encore un peu d'attente. A 7h, le bus quitte le terminal. Arf 1h de retard, au Pérou c'est rien, c'est une minute chez nous ! Je profite de la route pour faire une sieste récupératrice jusqu'au moment où la route goudronnée se transforme en terrain de 4x4 pour cassage de dos ! Les effets de l'altitude se ressentent, petit contrôle sur la montre : 4600m. Ah quand même ! En fait j'apprends que nous avons passé un col à 4850m, comme si une route passait en haut du Mont Blanc ! La descente sur la ville de Chivay capitale du canyon est grandiose. Nous arrivons après avoir passé plusieurs villages typiques au "cruz del condor". Un mirador pour observer les condors. On se pose et l'attente commence. Ce sont des vautours qui en veulent en notre argent qu'on aperçoit en premier. Ils nous demandent le billet touristique. Le quoi ? "Oui le billet que vous avez acheté à Chivay". Jamais entendu parler, et depuis quand il faut payer pour observer les condors ? Il me sort les billets et nous écopons d'une taxe de séjour de 7 USD. Oula c'est pas donné les miradors ici. On se pose et je profite du soleil pour refaire une nouvelle sieste réparatrice. Allongé, profitant du soleil, un soudain bruit : shuuuuuuuhhhh. "Condor" s'écrie Cameron. J'ouvre les yeux et je vois un condor juste au dessus de ma tête. Oula il est passé hyper près non ? Je saute sur les jumelles et suis son vol pendant quelques minutes avant que ce dernier ne disparaisse. Ouah, que c'est majestueux. L'attente continue.... continue .... continue..... puis après 3h d'attente nous prenons les sacs et descendons au prochain village : 2h de marche sur une route pour échouer dans un hôtel sur la place principale de Cabanaconde. Ce soir je me couche avec le son dans la tête : shuuuuhhhh :p)

26 mai 2005
Huyana Potosi
Minuit, je suis réveillé. Par chance, je n'ai pas mal à la tête mais je n'ai dormi que quelques heures. Le guide devrait se lever, mais il traine. Ça m'arrange bien. Je tente de redormir un peu : impossible. Le stress de l'ascension me serre le ventre. Le guide se lève enfin et fait chauffer l'eau. Il se recouche et me dit que ça sera prêt dans 30min. A 5200m d'altitude, l'eau met un temps fou à bouillir !!! Nous déjeunons dans la tente à l'abri du froid. Je m'habille et sors. Le ciel est dégagé et la lune éclaire suffisamment le relief. Nous n'aurons pas besoin des lampes frontales pour progresser sur le glacier. A 2h10 du matin, nous chaussons les crampons et entamons la marche sur glacier. J'adopte un rythme lent mais régulier. Il faut cependant que je m'arrête de temps en temps pour reprendre mon souffle. Petites pauses courtes et je repars sans problème. Je suis persuadé de ne pas avancer, d'être un escargot, pourtant nous rattrapons le groupe de 3 anglais partis un peu plus tôt. Quand nous arrivons à leur hauteur, je constate qu'il n'y a plus que 2 participants sur 3. Une personne est déjà redescendue à cause du mal des montagnes. Le guide me glisse à l'oreille qu'un autre ne devrait pas tarder. Effectivement, sa démarche est très lente et vacillante : l'ivresse de l'altitude. Nous les dépassons et poursuivons notre ascension. Nous approchons le fameux passage test : 5500m. Le guide me demande régulierement si ça va. Pas de soucis, j'ai juste un peu de mal à respirer, manque d'oxygène, mais je n'ai pas mal à la tête. Parfait, je passe sans trop de problème l'examen et nous poursuivons la montée. Nous rattrapons un 2ème groupe de 5 personnes. Le guide me dit que je donne l'impression de marcher comme un vieux (ie lentement), mais au final je fonce comme un jeune. Je comprends pourquoi il me dit ça, nous sommes passés en tête, il n'y a personne d'autre devant nous. Nous continuons... Chaque pente, même minime, devient petit à petit difficile. L'effort est intense et le souffle court. Nous arrivons enfin à 5900m. La plupart des gens arrivent à cet endroit mais ne peuvent aller plus loin. Seulement un tiers vont au sommet. Et moi en ferais-je partie ? Nous faisons une pause et l'ensemble des autres groupes nous rejoignent. Il ne reste plus qu'un seul anglais et les 5 autres sont toujours là. Le plus dur reste à faire : 200m de montée sur une pente raide : un vrai mur à cette altitude. Je me repose et tente de boire un peu d'eau. Le guide me prévient qu'il faut boire par petites gorgées. Et pour cause, l'eau a gelé dans ma gourde. Pff l'isotherme ça marche pas des masses. Je bois et profite en même temps pour manger quelques glaçons. Arghhh, c'est ultrafroid. Le fait de se reposer me refroidit très vite. Je décide d'y aller avant d'être congelé sur place. Nous attaquons la paroi. Je fais 3 pas et je m'arrête : je suis essouflé. Impressionnant et ça va durer 1h comme ca !!!! J'ai faim, froid et n'arrête pas de bailler. Impossible de me contrôler, je tente de continuer. L'anglais monte plus vite que moi. Il me double rapidement. Les 2 guides avec une certaine complicité tentent de faire la course. Désolé, mais je ne joue pas à ce jeu là. Je me plante au milieu de la paroi et je me repose. Mon guide tire plusieurs fois sur la corde, non je ne bougerais pas. Chaque plantage de piolet est un effort surhumain. Mes bras n'ont plus de force, la glace est dure, mon piolet ricoche. Il faut frapper fort pour le faire pénétrer dans la glace. Mon guide tire sur la corde, il veut que j'avance. Je n'en peux plus. Je continue pourtant. Mes mains commencent à geler. A chaque coup de piolet dans la glace, ma main frappe le sol gelé. Je souffre mais continue. Après 30min, je me fais dépasser par tout le monde. Je reste pourtant au même niveau que la cordée des 5. Je fais de nouveau une pause et attends que le soleil pointe son nez pour réchauffer mes mains. J'en profite pour prendre des photos. La fatigue est grande et m'empêche de profiter pleinement du lever du soleil. Pourtant c'est beau : mer de nuages ne laissant apparaître que les sommets de plus de 4500m, l'horizon offrant une palette de rouge magnifique et ce soleil qui apparaît. C'est certainement un des plus beaux lever du soleil, mais voilà, il faut continuer à monter, aller jusqu'au bout. Le guide me demande si je veux redescendre. Je lui réponds un peu énervé que je vais y arriver, je prends juste mon temps. Je vais y arriver... Cette phrase résonne dans ma tête. Encore un effort, tu peux y arriver ! Une partie de moi dit arrête, tu n'en peux plus. L'autre me dit vas-y tu n'auras pas de 2ème chance, tu es là a quelques mètres du sommet, tu ne vas tout gâcher : vas-y !!! Je repars motivé par la chaleur du soleil. Je tente de prendre un rythme. La cordée à côté est une motivation supplémentaire. Ne pas être distancé, continuer en parrallèle. Ĉa marche, l'effort est dur, intense mais j'y arrive très épuisé après 5h30 de montée. Non je ne réalise pas, nous sommes à 6088m, sommet du Huyana Potosi. C'est donc ça un 6000 : une vue superbe après un effort intense ! Non c'est bien mieux que ça mais je ne peux l'expliquer. Je suis juste déçu, on ne peut pas être debout la pente est trop raide et de l'autre côté c'est un vrai précipice. Nous sommes sur un tremplin, et seule la position assise est rassurante. Je prends quelques photos souvenirs. La fatigue s'oublie un peu et je savoure la vue. Malgré le soleil intense le froid devient vite un problème. Nous devons redescendre à peine 30min plus tard. Pfff quelle horreur, la pente est vraiment trop raide. Le guide me fait descendre en avant. J'aime pas trop et lui propose de faire du rappel plutôt. Il n'est pas très emballé mais j'insiste. Je comprends assez vite son manque d'enthousiasme, il n'est pas régulier dans le déroulage de la corde résultat je vole un peu de tous les côtés, mais ça marche. Youhou, je fais du rappel. Ceci dit à chaque arrêt pour le changement de corde, je suis épuisé et j'en profite pour faire une petite sieste récupératrice. Impossible de dormir, mais le fait de fermer les yeux me repose. Enfin nous arrivons en bas du mur. Nous faisons une pause et profitons pour enlever des épaisseurs. Le soleil donne bien et il commence à faire chaud. Bilan, je ne suis pas fatigué, je suis mort. Nous poursuivons et moi qui pensait que le retour allait être une partie de rigolade, je me trompe. Le fait de marcher est usant. Pourtant la pente est douce, et c'est agréable de marcher avec ce soleil. Mais voila, j'ai tellement forcé dans la montée que je me laisse aller pour descendre, je vacille légèrement. Je constate que les pentes à la descente semblent tellement plus faciles qu'à la montée : j'en rigole. Nous repassons l'endroit dit de l'examen. Pas très agréable car le vent s'est levé et la glace est devenue dure. Petite partie d'équilibriste et nous continuons sur des pentes légères qui nous portent vers le camp de base. Nous rattrapons l'anglais et son guide. Il semble plus fatigué que moi et sa démarche est plus chaotique. Je le félicite pour son ascension beaucoup plus rapide que moi. Il me répond qu'il avait l'impression de ne pas avancer vite. En tout cas plus vite que moi je lui réponds en rigolant. Nous repartons et je ne trouve pas mieux que de m'emmèler les crampons. Il faut dire que je n'avais pas goûté la glace encore : je confirme c'est froid et dur !!! Nous arrivons enfin à la fin du glacier, la pression retombe et le coup de barre débarque. Enlever les crampons, marcher jusqu'à la tente : un effort surhumain. Je me jette à l'intérieur de la tente, délasse mes chaussures avec beaucoup de mal. Je me sens capable de ne rien faire d'autre que de m'allonger, chaque effort est une douleur. Le guide me dit de dormir mais impossible, je suis trop fatigué. Je n'y arrive pas. A chaque fois, je sombre à la limite du sommeil mais l'oxygène manque et je me réveille en sursaut. Il m'apporte un thé et du pain, mais je ne suis pas capable de manger non plus. Après 1h dans la tente sans résultat, le guide me demande de faire mon sac pour redescendre. Nous démontons le camp et quittons vers 12h le site. La descente en basket sur un terrain rocailleux n'est pas la meilleure idée que j'ai eure. Je glisse régulièrement avec mon gros sac. Nous arrivons au refuge ou nous attend le chauffeur pour rentrer à La Paz. Le dernier escalier pour rattraper la route est une vraie montagne, je suis épuisé. Le guide me dit que nous allons déjeuner avant de rentrer. Parfait, même si je n'ai pas faim, je pense qu'un repas devrait me faire du bien. Mauvaise nouvelle, le chauffeur parle des blocages des paysans et qu'il faut mieux partir rapidement si on veut avoir une chance de revenir sur La Paz. Les blocages, je les avais oubliés ceux-la. Ça dure depuis 15 jours. Les paysans manifestent contre le gouvernement et demandent la nationalisation du gaz. Leur seul moyen de pression, ce sont les barrages routiers des accès à la capitale. Je pensais qu'aujourd'hui vu que c'est férié nous n'aurions pas de problèmes : Raté ! Je monte dans le minibus et nous filons. Raoul notre chauffeur, s'arrête à chaque personne qu'il croise pour leur demander la situation. 20min plus tard, nous arrivons sur un barrage, il y a juste un minibus devant nous. Raoul sort et va dire bonjour aux paysans. Il tente de négocier un passage. Les gens rigolent. Il tente de passer tous les jours, un vrai jeu !! C'est plutôt convivial et il revient nous dire que dans 10 min on passe. Je lui fais confiance... Le temps passe et la file de voiture s'est allongée. Nous restons à l'arrière du minibus. L'américaine qui revient d'un trek, commence à s'impatienter. Elle me demande comment je fais pour garder mon calme : bah de toute façon rien ne sert de s'énerver, et pas d'autres choix, il faut attendre. Une voiture arrive dans l'autre sens. Un bolivien vient discuter avec les paysans. Ça discute et d'un coup le ton monte. Ils ne veulent pas le laisser passer. Il se fait encercler par une vingtaine de personnes et se prend des coups. Il s'échappe et retourne dans sa voiture. Je ne vois plus rien, mais le moteur rugit, il fait demi-tour : plus rien ! Les paysans reviennent, un peu énervés et ça discute beaucoup. 3 min plus tard, le mec revient en furie et veut se battre. Personne ne bronche. Je comprends très vite, sa voiture s'est fait caillassée. Voila ce qui arrive pour ceux qui s'énervent... Finalement les 10 min se sont transformées en 2 heures. Les grêvistes décident de débloquer le passage en contrepartie d'une somme d'argent. Raoul est content il a réussi à ne pas payer. On repart. Raoul, laisse passer plusieurs voitures et se glisse au milieu du convoi : question de stratégie. Le guide nous dit que dans 30min c'est bon, il reste juste un barrage mais ça devrait aller. Nous y arrivons à peine 5 min plus tard. Cette fois-ci ils sont vraiment très nombreux et la négociation n'aura même pas lieu. Ils obligent les véhicules à faire marche arrière. Raoul fait demi-tour, et demande au guide d'enlever quelques pierres de la route pour faciliter la manoeuvre. Les paysans n'apprécient pas et foncent sur le véhicule. Ils reconnaissent Raoul et lancent des injures. Ils tapent sur la camionnette avec les mains, puis donnent des coups de pieds. Un son sourd résonne à l'intérieur, c'est clair la tôle vient de plier. Je croise les doigts pour qu'on ne se prenne pas les pierres. Raoul se dépêche et nous repartons. Il n'a rien dit, s'est contente de faire demi-tour le plus vite possible. Retour à la case départ. On retombe sur le 1er barrage. Raoul nous dit que c'est une question de minutes. L'attente commence et Raoul montre les dégâts aux autres. 45 min plus tard, on nous libère enfin. Un vrai bordel, les véhicules partent dans tous les sens, chacun tente une autre route. Nous invitons un paysan pour nous montrer le chemin. Le "chemin" est une ancienne route non utilisée depuis plusieurs années. Autant dire, qu'on n'est pas arrivé. Il aurait fallu un 4x4 pour continuer. On progresse au rythme des trous et des caillasses qui tapent. La voiture qui nous suivait n'est plus derrière nous. Mon guide s'inquiète, c'est un ami à lui. On continue pourtant. Nous nous enfonçons dans un plateau à perte de vue. Je me pose des questions sur l'éventualité qu'il débouche sur une route. Le guide sort régulièrement pour déplacer des pierres afin de faciliter notre passage. Vitesse moyenne de notre véhicule : 5km/h. Derrière nous un 4x4, Raoul se range sur un côté et le laisse passer. Avec le guide ils partent en courant et disparaissent dans le virage. Qu'est-ce qu'il se passe ? On reste seul dans le minibus. Je n'y comprends plus rien. L'américaine rigole, un vrai film qui défile et nous au milieu incapables de contrôler les évènements qui se déroulent. On discute un peu pour passer le temps. Ils reviennent enfin avec cette fois-ci le copain taxi. Zou on est reparti. Une autre voiture s'est greffée à notre cortège. La nuit commence à tomber et nous voyons au loin les lumières de El Alto (banlieue de La Paz). Nous prenons à gauche puis à droite, puis tout droit. Perso, je ne sais pas comment ils font pour s'orienter mais mon guide a l'air de connaître le coin, en tout cas je l'espère. Plus on avance et plus les chemins deviennent pratiquables : plutôt bon signe. On passe une rivière, une colline puis des habitations font leur apparition. Ouf, on est sauvé, nous arrivons dans El Alto. Tout à coup le moteur se coupe et Raoul coupe les feux. Pourquoi ? "Pause pipi !!!" lance-t-il. Ouf je suis soulagé, je pensais à une panne et El Alto n'est pas vraiment l'endroit idéal pour ce genre de choses. Nous repartons et évidemment Raoul se perd dans El Atlo. Je ne sais pas comment on s'y retrouve mais on tombe sur un bouchon histoire de nous retarder encore un peu. Nous arrivons enfin à l'agence dans le centre de La Paz, il est 20h30 et je n'ai rien mangé et pas dormi depuis minuit... aujourd'hui c'est sur j'ai atteint des sommets :p)

22 mai 2005
Tiwanaku
Avec Géraldine et Jérôme, nous attendons dans un minibus. Le chauffeur bolivien nous assure qu'on part dans 5min. 15min plus tard on lui met la pression. Faut dire il n'est pas très motivé pour fermer la porte et sonner le départ, nous sommes que 4 dans sa camionnette qui peut facilement contenir 20 personnes. Faut pas se plaindre, avec les blocages des paysans toute la semaine, heureusement qu'il y a un bus qui part aujourd'hui. En fait il faut aussi savoir qu'en Bolivie, les routes ne sont pas bloquées les week-ends, un grêviste ne "travaille" qu'en semaine :p) Nous partons finalement direction le site archéologique de Tiwanaku (période pré-inca). Nous payons une entrée assez chère et filons manger avant de commencer la visite. Le ventre plein on part digérer au milieu de monticules de terre et de pierres. C'est un peu brut de décoffrage et les explications sur les panneaux sont vraiment pauvres. Jérôme demande à un groupe guidé si on peut se greffer à eux. Cool on écoute attentivement les explications : "Quand on aura découvert entièrement le site, ce sera plus important que Machu Picchu". Ah quand même, sauf que là j'ai encore un peu de mal à imaginer. Il nous ajoute que les équipes étrangères de recherche ne sont pas venues depuis un moment et qu'il faut attendre d'autres études pour fouiller le site. D'ailleurs Jérôme pose gentillement la question pourquoi il n'y a pas plus de travaux vu le prix de l'entrée qu'on paie. Mauvaise question, le guide apprécie peu et parle de maintien du site et fonctionnement des musées. Pas très convaincant. On verra la fameuse porte du soleil et des statues bien sympathiques. Comme toujours, je m'intéresse toujours au petit "truc" et vraiment sur ce site on peut découvrir une pierre avec un trou. Magnifique non !!! En fait c'est un amplificateur naturel de voix. Ok, c'est pas nouveau pour vous, mais remettez cela dans le temps (de 100 à 1100 après JC). Imaginez le gars au milieu de son temple qui parle normalement dans le trou, et bah tout le monde l'entend. On a vérifié, Jérôme posté au niveau de la pierre et moi en plein milieu de la place (soit 20m) !!! Jérôme a du dire une phrase du genre : "Salut Seb, ça va ?" (une phrase orginale) et a continué sur autre chose sans utiliser l'amplificateur. Croyez-moi j'ai juste entendu le début. Là vous êtes sceptiques sur l'originalité de l'invention. Maintenant j'ai répondu à Jérôme "Ouais ça va bien" le tout normalement (NDLR : Uhm.. on donne dans l'originalité !). Là, miracle Jérôme a parfaitement entendu en collant son oreille au niveau de l'orifice. Bref un amplificateur dans les 2 sens, j'ai trouvé ça génial. Bref rien que pour ça je vous conseille d'aller sur ce site :p) On visite rapidement les musées avec les explications du guide puis le groupe s'en va. Nous demandons au guide combien c'est pour la visite. Réponse : "Normalement c'est 50 bls, mais vu que vous vous êtes greffés à un groupe, vous pouvez donner ce que vous voulez." Sympa, nous nous concertons et donnons 10 chacun. Si vous suivez bien ça fait 30 en tout. Et là j'adore sa réponse : "Non, 40 svp." Comme toujours en Bolivie, on tente une négociation, mais le type est tellement gentil qu'on lui donne 10 de plus. Il nous lâche un merci et nous explique comment visiter le dernier site qu'on n'a pas vu. Sympa de nous faire payer quasi le max et nous laisser nous débrouiller pour le dernier site. J'apprécie le geste !!! Comme depuis le début le site possède pour chaque endroit une belle pancarte avec un dessin du fameux site version reconstitution originale. J'ai beau faire des efforts d'imagination, j'ai bien du mal à voir comment ils ont pu reconstituer avec des pierres dans tous les sens et à peine déterrées. Nous partons faire un tour dans la ville voisine. Nous profitons du soleil et de la place en cette fin d'après-midi dominical. En Bolivie, l'alcool coule à flot du vendredi soir au lundi matin. Résultat évidemment, des gens ivres plein la rue. Ça ne rate pas ici, en à peine 5min on voit au moins 5 personnes mal en point. D'ailleurs, une femme tenant son mari par le bras vient nous voir et commence par une voix plaintive "por favor..." (svp), je commence à porter ma main dans ma poche pour voir si j'ai un peu de monnaie. Ça me plaît pas trop de donner à des gens complètement ivres, mais le mari n'a pas l'air très commode et faudrait pas l'énerver. Elle poursuit et me dit "que hora es?" (quelle heure est-il). J'ai pas compris du premier coup, car l'espagnol bourré c'est pas simple. Elle répête et je lui réponds. Ils s'éloignent. Ouf. Nous patientons un peu pour que je puisse prendre ma photo de 17h35, puis nous filons dans un minibus avec lequel Jérôme avait négocié le retour. Tout le monde nous attendait, on se précipite et je me courbe pour passer la porte. Je relève la tête à l'intérieur et découvre que le couple d'ivrogne est au fond. Lui est tout content de nous voir, moi, je sais pas pourquoi : pas trop. Pas de chance, j'écope du siège juste à côté de lui. Je l'adore, il pue, vocifère et me rafraîchit avec des postillons à chaque fois qu'il tourne la tête vers moi. 4h de bus, je crains le pire. Jérôme les filme avec son appareil photo. Rivalité, le mec sort de son sac un appareil photo. Il appuie sur un bouton, marche pas... il retente... s'énerve un peu....sa femme essaie de le prendre de ses mains... il se rebelle.... retente... appuie.... marche pas. Faut dire s'il prenait son appareil dans le bon sens ça irait mieux. Je tente de lui montrer, mais non il veut y arriver tout seul. Enfin il comprend qu'il avait le dessous de l'appareil sous son doigt. Il le retourne et appuie : photo de la banquette juste devant. Promis celle-là j'aimerais bien la voir, parce que ça doit être une belle photo d'art :p) Sa femme appuie aussi dessus, puis cette fois option retardateur, l'appareil joue au moustique dans les airs et paf photo : ouh impressionnant, c'est un paysage au travers de la fenêtre. Y'a du mieux !!! Il entame avec moi une discussion (enfin plutot une suite de questions), mais j'ai bien du mal à comprendre. Il articule très peu et vocifère assez régulièrement. Poliment au début je réponds comme je peux, puis je me cale sur ma phrase préférée dans ce genre de situation "no entiendo" (je ne comprends pas). J'aurais le droit aux histoires de famille, à leur certificat de mariage.... Au début je pensais qu'il n'y avait que lui de mal en point, mais les 2 sont aussi bourrés l'un que l'autre... Et puis je découvre que la femme a un bébé dans ses bras. Il dort et se réveille uniquement pour la tétée. Pauvre gamin, est-ce du lait ou de la bière qu'il boit ? En tout cas ils me laissent un peu tranquille et j'en profite pour regarder le coucher de soleil. Ça ne durera pas plus de 5min sans bruit, le mec s'énerve de plus en plus. Les gens du bus commencent à demander le silence. Sa femme cherche à calmer son mari et lui demande d'arrêter de parler... sans effet. Nous arrivons au péage. La femme supplie le chauffeur de s'arrêter. Je pense qu'elle n'est pas bien et a besoin de sortir prendre l'air. En tout cas elle en donne l'impression. Sauf que là nous sommes au péage et le chauffeur demande de patienter, qu'il va s'arrêter juste après, pour l'instant on fait la queue pour payer. Nous passons le péage. En fait c'est son homme qui sort pour... uriner !!! Ça devenait urgent semble-t-il. D'ailleurs il crée un lac artificiel à lui tout seul. Cette petite pause le calmera un peu jusqu'à ce qu'on arrive dans El Alto. A partir de là, toutes les 20 sec, il me pose la question de savoir si on est à "quartier bidule" (désolé j'ai pas retenu). Comment je peux savoir moi qui ne connais que le centre ville de La Paz. Finalement ce sont les locaux qui viennent à mon secours et lui indiquent quand descendre avec sa famille. Allez en sortant il oublie son pull, je me dépêche et lui rends avant que le bus reparte. Il me fait un grand merci du bras et nous disparaissons.

21 mai 2005
El gran poder
Nous finissons le trek aujourd'hui. Nous levons le camp rapidement et arrivons au village en 30min. Il est 9h30 et le taxi ne vient pas avant 11h. Nous donnons un pourboire au muletier et patientons en regardant la vie du village. Enfin le taxi arrive. Sur la route il fait des arrêts pour qu'on prenne des photos. On fait même la pause sandwich en face du Huyana Potosi. Le sommet est majestueux, quelle beauté ! Il est possible de faire l'ascension en 2 jours. J'hésite à tenter ! Le guide me dit que je suis capable. Certes mais un 6000m, ca ne se fait pas comme ca. Le taux de réussite est de 30%. Ça me titille... Nous arrivons à La Paz en milieu d'après-midi. Le taxi nous demande où nous sommes logés. Il fait la grimace et répond : "On ne pourra pas passer !". Il explique que la fête du gran poder bloque entièrement le centre ville. Effectivement nous tombons sur un barrage de policiers. Nous descendons et prenons les sacs à dos. Le chauffeur nous explique comment faire pour rattraper notre rue, et ajoute : "Attention à vos sacs !" Nous descendons la rue et bifurquons à droite. Un vague bruit de musique remplit la rue. Plus nous avançons et plus le son augmente. Nous arrivons sur une place avec beaucoup d'animation. Nous constatons que la rue que nous devons prendre est entièrement bloquée par des estrades. Impossible de passer. On longe la muraille et je demande aux policiers comment faire. Il faut faire la queue. Je lève la tête et vois une queue sur une centaine de mètres. Oups !!! Avec Thad, on s'intègre au milieu discrètement. Ça avance pas très vite, mais ça avance. Enfin nous pouvons rentrer. Nous découvrons une rue remplie de danseuses, danseurs, musiciens et un public très nombreux. Pas une place de disponible sur les estrades... Nous remontons avec nos gros sacs et habillés en trekkeurs au milieu de cette foule en délire. C'est sûr on fait un peu tâche dans cette grande fête. Un policier nous arrête. Nous sommes pourtant plus très loin. Il nous oblige à ressortir et faire le tour par les ruelles au dessus. Je tente de lui expliquer qu'on est à côté, mais il ne bronche pas. Ceci dit je suis pas sûr qu'il ait bien compris avec la fanfare qui passait juste à ce moment là. Nous faisons le tour et retombons sur un mur d'estrades. La queue est aussi longue que la première fois. Mes épaules fatiguent avec le poids du sac et j'ai en marre de faire la queue. On se poste quasi en début de queue même si Thad n'aime pas trop faire ça. On rentre de nouveau dans la rue et je m'éclipse pour rejoindre mon hôtel. Enfin une bonne douche !!! Je retourne un peu plus tard voir les festivités. Je me souviens que notre guide sur le trek en parlait depuis le début comme une grande fête, et je commence à comprendre. Chaque village, quartier à ses danseuses, danseurs et musiciens. C'est un grand concours et aussi l'occasion de faire une énorme fête. La bière coule à flot. Je ne compte pas le nombre de personnes ivres à 17h, même certains danseurs :p) Ça ressemble à un défilé de majorettes en costumes de carnaval. Je suis surpris de voir les filles en minijupes, c'est la première fois en Bolivie que je vois ça. Les danses et les rythmes sont entrainants. Le public en fonction du spectacle applaudit plus ou moins. Avec mes yeux de novices, difficile de les différencier. Les costumes sont superbes et sont tres imagés. Après 1h30 de défilé continu, je me retire. C'est assez répétitif au final et la musique varie peu (normal c'est un concours). Je me demande encore comment font-ils pour regarder ce défilé pendant plus de 10 heures d'affilée !!! Avec un peu, pardon beaucoup de bière le temps doit passer plus vite...

13 mai 2005
La route de la Mort
Vendredi 13, c'est une belle date pour faire la descente en VTT de la route la plus dangereuse de Bolivie. Jérôme et moi sommes réveillés tôt pour prendre le petit déj avec le groupe qui comme nous tente l'expérience. Le réveil a été difficile. Nous grimpons dans un minibus style "Agence Tout Risque" (NDRL : Avec Barracuda au volant ??). Musique à fond et entrainante : Nirvana, Red Hot... Bref on s'imagine pas être en Bolivie. On arrive à La Cumbre, départ de notre descente. On nous attribue les vélos, petits réglages et explications des règles de sécurité. C'est parti, on se lance tranquillement sur la route goudronnée. Je m'attendais à prendre plus de vitesse, même pas besoin d'utiliser les freins. On fait du 50km/h environ. Ceci dit c'est amusant car à cette vitesse nous doublons les camions et bus qui utilisent leur frein moteur... Nous faisons régulièrement des pauses pour que le groupe se reforme. Petit en-cas et boisson juste avant la côte !!! Comment ça, ça descend pas tout le temps ? Bon, on nous explique comment fonctionne les vitesses :p) C'est reparti, tout le monde trouve son rythme, et l'israëlienne se réfugie dans le minibus, trop dur de pédaler ! Elle ne quittera plus son siège... Nous arrivons à l'embranchement avec la future route. L'ancienne est toujours utilisée mais d'ici un an, elle ne sera plus en service pour les véhicules. Un panneau rappelle les consignes de sécurité. Chose marrante, c'est la seule route du pays où la circulation est inversée. On roule à gauche. L'explication est que les camions sont plus chargés à la montée, et il est préférable d'être sur le côté gauche de la route (le long de la paroi) car plus stable. Donc quand on descend on roule à droite juste à côté du précipice. Parfait !!! Les freins sont vérifiés sur chaque vélo avant de repartir. La route bitumée est terminée nous entamons le chemin de terre. La route est assez large et nous roulons plutot au milieu. Ça va le trafic est faible à la montée. Finalement le précipice n'est pas trop visible du vélo et je me concentre sur la route, pas trop le temps de regarder à gauche. Nous faisons une pause, le guide nous montre une carcasse de camion 200m plus bas. Effectivement difficile de distinguer, mais le choc a été violent. Il y a un accident toutes les 2 semaines sur cette route, en particulier des camions et bus. A chaque fois le nombre de mort est important. C'est la seule route pour aller dans cette vallée et les locaux n'ont pas le choix. Peu de temps après une danoise a tiré un tout droit dans un virage, elle est tombée dans les arbres, ouf pour elle, l'endroit de la chute n'était pas un précipice. Le guide nous dit d'enlever la veste à partir de maintenant il va faire chaud. Petit malin, c'était juste pour qu'on se prenne une bonne douche en passant sous l'eau ruisselante de la paroi. Nous continuons tranquillement notre périple et juste devant un israëlien tombe lourdement. Avec Jérôme on s'arrête et lui demande si ça va. Il est sous le choc, il n'allait pas très vite pourtant. Il se plaint du genou. A voir la blessure, c'est plus le choc qui l'a traumatisé. Il incorpore la camionnette jusqu'à la pause déjeuner. Après manger, nous continuons le périple, ceci dit avec tous ces petits incidents, les guides ralentissent le rythme. Dommage on commençait à s'amuser :p) En pleine descente et bien parti pour rattraper ceux de devant, mon vélo ondule de l'arrière. Je jete un oeil, mince, mon pneu est à plat. Je me range sur le côté. On me donne directement un nouveau vélo, un peu petit, puis 10min plus tard on n'en redonne un autre, le réglage de la selle est un peu trop rapide et j'ai une position un peu trop haute, mais c'est pas grave il ne reste que 30min de descente. Plus nous avançons et plus la piste est poussièreuse. Heureusement que nous avons des masques. Nous arrivons tous entiers et bien crasseux en bas à Yolosa. Photo souvenir puis on embarque dans le minibus, direction Coroico pour la douche. Je me dépèche et prends une douche rapidement. L'eau est froide et je n'ai pas de savon, mince. Je ressors de la douche en ayant enlevé le plus gros. Je reprends mon pantalon et constate que ce dernier est littéralement trempé. Je l'avais laissé dans le lavabo pour éviter qu'il traine par terre. Pourtant j'ai pas touché aux robinets !!! Mystère de la tuyauterie bolvienne grrr. Heureusement le buffet est bien garni et nous profitons des transats près de la piscine pour la digestion. Nous repartons de l'hôtel et entamons la remontée de la route pour retourner à La Paz. Cette fois-ci j'apprécie plus le précipice vu du minibus. L'anglais à côté de Jérôme est terrorisé. Il se cramponne à son siège. On essaie de le rassurer mais difficile quand on sait que les guides et chauffeur se sont enfilés un litre de bière chacun !!! Le chauffeur est prudent et roule bien. Je ne me fais pas de soucis. Nous remontons petit à petit la route. Le temps commence à se couvrir. La pluie arrive en meme temps que la nuit commence à tomber. Le traffic est devenu dense. On n'arrête pas de croiser des camions chargés avec du matériel et des gens. L'anglais n'en peut plus, à chaque fois qu'on croise un véhicule, il gémit. Normal, la route est étroite et le croisement de 2 véhicules ne peut s'effectuer qu'à certains endroits. Ce qui vaut à ceux qui descendent des belles marches arrières le long du précipice. Nous restons meme bloqués un bon moment et obligeons un camion à remonter sur plusieurs centaines de mètres. Promis : leçon de pilotage !!! Nous récupérons la route goudronnée, ce qui rassure l'anglais, enfin pas tant que ca, vu qu'il y a du brouillard !!! Nous bifurquons dans les petites ruelles de La Paz pour éviter les bouchons et arrivons dans le centre ville. A 100m de l'hôtel, notre chauffeur rate son démarrage en côte et tape dans le minibus juste derrière. Furieux notre chauffeur engueule le conducteur de derrière, il n'avait pas à me coller !!! Le monde à l'envers dans ce pays !!! Personne ne descend pour voir les dégâts et tout le monde repart comme si de rien n'était. Soulagé, j'arrive vivant à mon hôtel... même pas peur pour un vendredi 13 :p) (NDLR : Vantard !)

8 mai 2005
Trek de Choro
Nous avons constitué un groupe de 5 personnes, toutes françaises et nous voilà partis pour 4 jours de trek à côté de La Paz. A la sortie du mini-bus nous sommes assaillis par les rabatteurs. Le prix du bus est de 15bls, puis rapidement 8, et avec un peu d'insistance on arrive à 7 par personne. Le bus nous arrête à La Cumbre (4600m), début du trek. On s'enregistre à la maison du gardien, je lui demande s'il y a des soucis de sécurite en ce moment : aucun ! Nous commençons la marche par une montée. Au début, ça discute entre nous, mais rapidement chacun cherche son souffle. Il y a pourtant que 200m à faire, mais ça tire dur. 4800m, ça y est le pass. Un guide et son client nous accueillent en haut. Ils nous expliquent que des gens ont été tués il y a quelques années et que depuis la zone est dangereuse. Il est préférable d'être en groupe et nombreux. Nous planquons les appareils photos et entamons la descente. Je suis un peu dégouté car le paysage est superbe et la lumière géniale. Le guide et son client ouvrent la marche, leur rythme est supérieur au nôtre. Résultat ils nous distancent rapidement. Jérôme se demande si le guide n'est pas de mèche avec des agresseurs et qu'on va direct dans la gueule du loup. En Bolivie, c'est fréquent! Le guide nous montre l'endroit ou l'agression s'est passée. Cette fois-ci personne : Ouf ! Un vrai coupe-gorge effectivement. Le guide et son client marchent vite et nous ne les reverrons plus de la journée. Nous atteignons enfin la vallée ou nous découvrons des ruines incas. Nous sommes sur un chemin inca, agréable et large. Nous tombons sur un groupe de paysans en train de transporter des morceaux de métal. Ils nous disent que c'est pour la construction d'un pont à 2 jours de marche de là. C'est un travail de la communauté. Nous poursuivons et passons à travers de petits hameaux plus beaux les uns que les autres. A la pause déjeuner, les paysans nous rattrapent. Eux ne mangeront que des crackers, 2 paquets pour 8 personnes, rien d'autre. Ils nous avaient demandé du pain juste avant, mais nous sommes au début du trek et la nourriture est nécessaire. Moment difficile. A la fin des treks, je donne sans problème mais au début il est difficile de savoir si on ne va pas manquer. Le fait de ne pas donner me tiraille toute l'après-midi. Nous poursuivons la descente. Nous traversons un village où nous payons un droit de passage pour la communauté. Le vieux s'applique à écrire le reçu, tel un écolier. Ça me fait sourire et je me dis qu'il n'a pas dû avoir la chance d'aller à l'école plus jeune. L'argent versé a certainement servi à lui payer des leçons d'écriture, en tout cas je l'espère. Nous continuons et au fur à mesure, la végétation devient plus dense. Nous arrivons rapidement dans la forêt. Nous croisons un groupe de llamas chargés de bois. Ça nous amuse... évidemment nous les mitraillons de photos !!! Puis en fin de journée et bien fatigués après 1600m de descente, nous arrivons au village pour camper. Nous retrouvons le guide et son client. Nous discutons un peu puis c'est l'heure de manger. Repas à la bougie et rapidement nous retrouvons chacun notre tente. Je sens des courbatures dans les jambes, mais le pire n'est pas là. Je découvre mes pieds pleins d'ampoules : du jamais vu ! Je ne comprends pas, mais il faudra faire avec demain...

29 avril 2005
Chez Mama Vicky
Celà fait 2 jours que je suis chez Mama Vicky et je devrais déjà repartir, mais voilà : je m'y sens tellement bien que j'y reste. Une oasis de bonheur et de tranquilité au sud de la Bolivie. Ce matin, je déjeune avec Laura une espagnole et Mama Vicky. Cette dernière nous raconte comment a commencé l'accueil des voyageurs. Ici tout est confiance, pas de numéro de passeport, pas de fiche à remplir, non juste le prénom oralement, ça suffit. D'ailleurs, jamais un voyageur n'est parti sans payer. Même ceux qui partent trop tôt ou trop tard laissent l'argent sur la table. Y'a pas à dire, ici c'est pas comme ailleurs. En arrivant j'avais l'impression d'arriver dans de la famille. Il y a des voyageurs qui sont restés plusieurs semaines, voire des mois pour apprendre l'espagnol ou encore faire du volontariat, pas étonnant. Les heures passent et on décide de vaquer chacun à ses occupations. Je pars en ville et en particulier à l'office du tourisme pour récupérer des informations sur un trek. Pas de chance, la personne qui me renseigne n'est pas très compétente. Elle n'est pas capable de me donner l'adresse de l'IGM (sorte d'IGN militaire bolivien). J'ai quand même 2 adresses différentes glanées dans mes livres. J'essaie, mais ça marche pas. Je repère une inscription IGM sur une porte, mais cette dernière est fermée et aucune sonnette. Je monte voir le musée du textile sur les tisserands de Jalc'aq et de Tarabuco. Vu que c'est la région dans laquelle je veux aller faire mon trek, je demande plein d'informations à la personne à l'accueil. Au moins elle, elle connaît le coin. Elle me communique l'adresse pour l'IGM. Je vais voir et tombe sur un bâtiment militaire. Je demande l'IGM à un soldat qui m'envoie directement à l'étage à la coopération espagnole. Evidement on me dit que ce n'est pas là : Allez voir le bureau au fond. Un militaire m'accompagne. J'arrive dans une grande salle. Un gradé vient me voir et me fait asseoir au bureau. Je ré-explique pour la nième fois ce que je veux : Je cherche l'IGM pour acheter une carte de la région pour aller marcher. Une femme en civil, genre secrétaire s'immisce dans la conversation : c'est pas possible, je vais me perdre dans la montagne, c'est dangereux le coin, il faut absolument partir avec une agence, le tour est possible en bus. Euh sauf que moi je veux marcher avec mon sac, pas envie de faire un tour organisé en bus!!! Heureusement le gradé comprend ce que je veux et dit : "Bon si j'ai bien compris, tu veux une carte pour aller marcher dans la montagne. Donc il faut que tu ailles à l'IGM pour ça. Moi je ne vois que ça comme solution !". Euh parce que là je suis pas à l'IGM ? Il continue : "Le souci est que vu l'heure ça risque d'être fermé et de n'ouvrir que mardi car lundi c'est férié !". Il appelle un soldat et lui ordonne de me conduire à l'IGM. Je ressors de la salle et suis le militaire. Nous descendons les escaliers et je me retrouve à l'entrée. Le soldat demande à ses copains où c'est l'IGM. Pfff c'est pas gagné. Ça discute, puis les bras se lèvent dans environ 3 directions différentes. Hum je le sens mal. On part finalement à 3 histoire de ne pas se perdre. Nous arrivons à une des 2 adresses que j'avais. Des gamins jouent dans la cage d'escalier. Le militaire leur demande. Leur père ne tarde pas à arriver, et confirme que l'IGM est maintenant à 100m avant. On y va. La porte est fermée et pas de sonnerie. Voila c'est là me dit un soldat, c'est fermé. Il faudra repasser, ciao. Je suis seul devant la même porte que ce matin, celle sans sonnette. Pfff tout ça pour rien. Je rentre chez Mama Vicky, là au moins je suis sûr de ne pas être déçu...

26 avril 2005
Les mines de Potosi
Je me retrouve en bas de l'agence de voyage qui organise le tour. Quasiment tous ceux du bus d'hier entre Sucre et Potosi sont aussi présents ce matin. Première étape : l'habillement. Je ne vous montre pas de photos, c'est pas la peine, on dirait un vrai mineur-touriste : ridicule ! Notre prochaine étape est le marché des mineurs. Notre guide nous explique les différents produits nécessaires au mineur et en particulier comment ça marche la dynamite. Notre guide est un ancien mineur et nous raconte un peu les dures conditions de la mine. Pour terminer, on nous fait acheter un petit sachet-cadeau qu'on offrira aux mineurs tout a l'heure. On a même le droit de goûter la boisson locale des mineurs : l'alcool à 96ºC. On visite rapidement une entreprise qui traite ce que les mineurs extraient et qui permet d'effectuer une première séparation des minerais. Le temps tourne et je deviens impatient d'aller dans la mine. Nous entrons dans la mine avec le sourire aux lèvres, je m'enfonce en suivant de près le guide juste devant. Mon sourire se perd dans la pénombre mais aussi parce que cela fait la 3ème fois que je me cogne la tête sur ces satanés bout de bois. Argh ! Dans chaque mine, il y a un musée avec un diable. Les mineurs lui font des offrandes pour qu'il leur apporte chance et courage. Nous croisons de temps en temps des chariots remplis, poussés par les mineurs. Dans la mine que nous visitons, chaque mineur travaille dans un groupe entre 10 et 60 personnes. Chacun à son rôle, mais les postes tournent en fonction des jours. Résultat, personne ne fait jamais le même travail le lendemain. Nous descendons plus profondément dans la mine, et l'air devient peu respirable. J'ai l'impression de manger de la poussière à chaque respiration. Nous partons voir un mineur qui fait de la perforation manuelle. Il faut se glisser dans les trous, ramper et passer un peu à l'arrache dans un trou qui ne fait qu'un mètre de large. Gros efforts, mais nous y arrivons. Le mineur est là, avec un marteau et son pieu. Il fait un trou pour y glisser une dynamite. Combien de temps encore ? 3h ! Euh j'ai bien entendu juste pour faire un truc : le guide acquiesce. On lui demande son âge : 32 ans. Perso, je lui en donnerais bien 45. Il a commencé à 15 ans. Heureusement que j'etais assis à ce moment là. Mon petit esprit s'évade et repense à mon travail dans les bureaux. Quand je pense que je râlais quand la machine à café était en panne, que mon pc n'avançait pas... lui pendant ce temps là il fait un trou : pendant 3h. Je demande si ça arrive que le mineur se tape les mains avec un marteau. Moi je me souviens quand j'expérimentais dans le garage de ma maison la résistance de mes doigts par rapport au marteau et là je me dis ça doit bien arriver .... de temps en temps. D'après le guide, non jamais. Il poursuit et annonce que souvent les mineurs sont obligés de finir dans le noir car plus de batteries sur leur lampe. Ouais dans le noir, je suis sceptique. Il demande si le mineur est prêt pour faire une démo. Pas de soucis, lui répond le mineur. Attentif, je me dis qu'ils sont fous. Le guide coupe la lumière et je constate que je ne peux pas voir mes mains, même à 10 cm de mes yeux. Ok on est bien dans le noir. Et bah non le mineur tape inlassablement sur son pieu et ce avec le même rythme : une machine de précision, c'est sûr !!! La lumière rallumée, nous repartons vers plus de profondeur. Nous atteignons le niveau -3 et on aide des mineurs qui remplissent des sacs qui sont remontés via une machine aux niveaux supérieurs. C'est amusant, sauf que le mineur il fait 300 sacs par jour, moi je n'ai fait qu'un sac ce jour là. Nous repartons pour remonter. Le guide nous dit de nous dépêcher, un chariot de 2 tonnes arrive. Effectivement, 4 mineurs (2 devant, 2 derrière) entrainent un chariot. Ils foncent droit sur nous, virent au dernier moment à droite grâce à l'aiguillage avec un bout de bois, raté : le chariot déraille. Ça gueule, ça jure, ça crogne, mais tous s'y mettent pour le remettre. Ça gémit, mais 2 tonnes ça se bouge pas comme ça. Ils forcent, non pas moyen. Ça commence à s'engueuler, mais se reconcentrent. Nouvelle tentative : l'effort est violent, leurs visages crispés et tendus comme jamais mais délivrance, le chariot revient dans les rails. Le guide me tape sur l'épaule, on y va. Je suis la bouche bée, impossible de décoller de ce que je viens de voir. Non là c'était pas du cinéma, c'était bien la réalité. Nous ressortons de la mine après 2h de visite bien épuisés et apercevons les autres groupes jouer avec la dynamite. Moi je ne m'en remets pas, j'ai revu Germinal en Bolivie aujourd'hui, nous c'était il y a 100 ans !

24 avril 2005
i Salar d'uyuni (bis)
Réveil à 5h du matin et je passe réveiller les autres. Nous patientons dans le hall en attendant le petit-déjeuner. L'heure tourne et lorsque nous quittons l'hôtel nous sommes en retard. Le chauffeur fonce pour rattraper le temps et surtout ne pas rater le lever du soleil sur le salar. Par miracle nous arrivons juste à temps, mais les nuages ont décidé de tout boucher. Bref je suis déçu, je rêvais d'un lever de soleil sur le salar, nous ne verrons que des nuages et un soleil bien timide :p( Nous repartons, et nous nous dirigeons vers l'île au plein milieu du salar. A peine 2 minutes après être repartis, la voiture tousse et le moteur s'arrête. Arf panne d'essence, le chauffeur fait la grimace. Mes compagnons de route commencent à s'inquiéter. En rigolant, je lui demande à quoi servent les bidons bleus. Le chauffeur sourit et me demande de l'aider. Un tube en plastique relié au bidon bleu et me voila transformé en pompiste. On tente de repartir mais la voiture ne veut pas redémarrer. Le guide sort de la voiture et bricole le moteur. Ca s'appelle un ré-amorcage manuel!! C'est reparti... Il reste 17km pour atteindre l'île, sauf qu'elle paraît juste à 2km. Ecrasement des distances avec cette surface plane, nous roulons pourtant à 60km/h sur le sel mais tout paraît très lent ! L'île du milieu est bondée de cactus, et le mirador est impressionnant. Dommage que le ciel soit si nuageux. Je redescends et décide de marcher sur cette étendue blanche à perte de vue. Ca craque sous mes pieds comme de la neige, celle qui a gelé dans la nuit. Croûte très dure et ultra-lumineuse, je suis obligé de revenir à la voiture pour prendre mes lunettes de soleil, mes yeux souffrent trop. Nous repartons pour 100km à travers le salar. A peine 20 minutes plus tard, le chauffeur lance : "ouh que paso !!!" (que se passe-t-il ?). Cette fois-ci, il me dit que le pneu est crevé et que malheureusement il l'a changé hier car il avait des doutes sur l'autre pneu. Moralité, le pneu de rechange est pire que celui qui vient de crever. Hum pas très rassurant. Je traduis à mes camarades de voiture. Ca rassure personne. Pendant que le guide change la roue, nous déjeunons en plein milieu du salar. Finalement c'est pas plus mal et j'adore ce moment culinaire en plein milieu du salar. Petite visite à l'hôtel de sel en plein dans le salar mais vu qu'il faut payer pour regarder nous abrégeons la pause. Petit arrêt pour la fameuse photo des cônes du salar : c'est de la que le sel est extrait et envoyé dans une entreprise pour traitement avant d'être commercialisé. La forme des cônes est utilisée pour faire séparer l'eau du sel et c'est aussi plus pratique pour charger le sel dans les camions. Nous arrivons enfin à Uyuni et la roue a tenu ! Miracle bolivien !

23 avril 2005
Salar d'Uyuni
Je suis parti de San Pedro de Atacama hier en direction du salar d'Uyuni en Bolivie : 3 jours de 4x4 à travers des paysages grandioses. Nous sommes à plus de 4000m d'altitude et à minuit je me réveille avec un mal de tête digne du high camp sur le trek des Annapurnas. Pourtant bu un thé de coca hier soir, mais le mal de tête persiste. Ce matin, je suis bien obligé de prendre un cachet pour calmer la douleur. Pour bien commencer la journée, je ne trouve pas mieux à faire que de m'entailler la main avec le couteau lors du petit-déjeuner. Nous prenons la route et arrivons rapidement à l'arbre de pierre. C'est le même principe que ceux de la vallée de la lune mais celui ci est plus grand et sa forme est encore plus prononcée. Là c'est sûr, c'est un arbre ! On s'attarde pas et prochaine étape : les lagunes avec les flammands roses. En fait ils ne sont pas tous roses (oui je sais c'est toujours décevant au début), mais c'est marrant de les voir à cette altitude les pieds dans l'eau. A chaque lagune, nous les voyons de plus près. Ce ne sont pas les seuls à vivre ici, car le midi nous découvrons des renards sauvages. Pas tant que ça, car ils ont bien compris que tous les jours les touristes venaient manger là. Résultat, ils ont de la nourriture facilement et sans trop d'efforts. Le chemin se tranforme rapidement en vrai terrain de jeu pour 4x4, ce qui ne rassure pas la brésilienne du groupe. On roule énormement pour nous retrouver sur un petit salar. Amusant de voir que nous perdons la notion des distances et de vitesse. Nous arrivons enfin à un petit village perdu au milieu de paysages somptueux : San Juan. A peine 100 âmes qui vivent de l'agriculture de la quinoa (genre de blé qui pousse avec très peu d'eau). Ambiance western spaghetti, où le temps s'est arrêté, un peu de vent qui soulève la poussière des rues et quelques personnes dans les rues qui se dépêchent de rentrer dans des maisons aux volets clos. Je fais très vite le tour du village. Il est marrant de voir que le cimetière est beaucoup plus entretenu que le reste de la ville. Nous quittons la ruelle "Avenue internationale" pour rejoindre rapidement l'hôtel de sel en bordure du salar. Nous passons la nuit ici, et pour nous souhaiter la bienvenue en bolivie, nous avons le droit à du llama et de la quinoa. Dans l'hôtel en sel, tout est en sel : les murs, les sols, les tables, les chaises, les cendriers ... même le lit est en sel ! Ouf le matelas est normal :p)

20 avril 2005
San Pedro de Atacama
Je récupère doucement ce matin du voyage en bus de 10 heures d'hier qui m'a fait passer la frontière argentine pour me retrouver au nord du Chili. Je profite ce matin du soleil et de la terrasse pour prendre le petit-déjeuner. Avec un groupe de l'auberge, nous partons à la découverte de la ville et en particulier de ruines. San Pedro de Atacama est la ville où il n'a pas plu depuis plus de 50 ans, autant dire désert et chaleuri ! Ce matin ça se vérifie, et notre petit tour à pied sera écourté : trop chaud. On verra juste de loin les ruines. Je passe voir l'office du tourisme pour prendre des renseignements sur la vallée de la lune. Jamais vu quelqu'un d'aussi incompétent, car je n'arrive à lui arracher que des oui ou non ! J'ai même pas le droit à une carte de la région :p( Au loueur de VTT, j'écope enfin d'une carte avec des instructions pour me rendre à la vallée. Parfait, sauf que 500m après avoir quitté la ville, les vitesses du vélo ne fonctionnent pas. Retour en ville et changement de vélo, je me dis que le temps tourne et qu'il va falloir faire un peu plus vite. Par chance la route est plate, mais le vent sec et la chaleur m'obligent à m'arrêter régulièrement pour boire. J'arrive enfin à l'entrée du parc et le gardien me fournit toutes les infos : carte et explications. Je commence par le sentier du sel, juste à côté de la cabane du gardien. Marrant de constater qu'à 12km de la ville, il pleut parfois ! Oh pas grand chose mais suffisant pour creuser des mini canyons, voire même des petits tunnels. C'est d'ailleurs ces derniers qui sont les plus impressionnants. Je suis obligé de sortir la lampe de poche et m'enfonce : impressions de spéléologie ! Je file avec le vélo et découvre sur la route des paysages lunaires (vous avez compris pourquoi ça s'appelle vallée de la lune !!!). Je me dis que j'ai jamais été sur la lune mais j'accepte le fait que ça ressemble, faut pas contrarier les locaux. Je croise beaucoup de minibus de touristes et je me sens bien seul avec mon vélo. Ceci dit c'est pas plus mal car je peux m'arrêter quand je veux pour prendre des photos. J'arrive sur un site nommé : arbres de pierre. Amusant de voir les effets du vent sur les pierres. Là je dois admettre que ça ressemble vraiment à des arbres. Malheureusement le temps tourne et si je ne veux pas rater le coucher du soleil je dois repartir aussitôt. Tous les minibus ont convergé vers le même point, je dépose mon vélo et entame la montée. Je prends à droite pour éviter les touristes et marche sur la crête de la dune de sable. Le gardien m'a dit que c'était le meilleur endroit pour voir le coucher de soleil. Le vent soulève le sable. Ce dernier adore mes jambes et m'offre un massage thaïlandais gratuit. Dernier effort, je me cache le visage pour éviter de manger du sable et arrive enfin au point de vue. Le soleil est déjà en train de passer derrière la montagne à l'horizon. Mince ! Je prends quelques photos et regarde autour de moi. En fait le spectacle n'est pas devant mais derrière moi. Au fond, le volcan qui surplombe la ville de San Pedro de Atacama change de couleurs. C'est magnifique de voir cette montagne s'habiller de rose, puis de rouge. Les gens à côté de moi commencent à repartir, un peu déçus du spectacle. Je les invite à regarder derrière et non devant. Résultat ils ressortent l'appareil photo et lancent : "ouah gorgeous" (magnifique). Une vraie carte postale ! Pour couronner le tout, la lune est visible de jour. Comment vous avez dit : "Vallée de la lune" ? Demain ce sera la pleine lune :p)

15 avril 2005
Cachi
La porte de la cuisine est fermée, dommage moi qui voulais prendre un petit-déjeuner c'est raté. Je sors et découvre des rues obscures qui s'animent doucement. Il faut dire à 6h15 du matin, les villes d'Argentine sont rarement actives (enfin en semaine). J'arrive un peu en avance pour le bus et patiente dans le terminal de bus. Dès que le bus arrive sur le quai, je monte dedans. Pas assez vite pourtant car une personne âgée est déjà installée. Plutôt bien installé le Mr car quand je lui demande de se décaler, il fait la sourde oreille. Je lui montre mon billet, mais non il n'est pas décidé. J'insiste et lui explique que son siège est celui de la fenêtre et moi celui du couloir. Donc il faut décaler. Heureusement une dame à côté de nous lui explique. Ouf, j'ai enfin la super place, celle tout devant qui permet de voir la route et tout le paysage. J'allais pas la céder facilement :p) C'est d'après les gens très impressionnant et rien que le trajet en vaut la chandelle. Sauf que le bus s'arrête toutes les 2 minutes pour laisser monter de plus en plus de gens. Résultat je n'ai vue que sur le sac à dos de la dame debout devant moi. Je profite pour faire une sieste car mon voisin n'est pas très causant, je crois que je l'ai un peu vexé. A mon réveil miracle une bonne partie des gens sont descendus. Je récupère donc la vue et tant mieux car nous entrons dans la vallée. J'apprécie le paysage et je comprends pourquoi les gens recommande cette route. Mon voisin me parle et j'en profite pour lui demander comment c'est Cachi. Réponse : "Oula c'est une grande ville". Dès l'arrivée du bus, je file à l'office de tourisme pour prendre possession d'un plan et des infos habituelles. D'après le plan, le tour sera plus rapide, car c'est minuscule. Arf j'ose pas imaginer un petit village pour l'ancien du bus. Je demande à la fille de l'accueil pour la visite d'un site archéologique. Pas de bus, juste le taxi et c'est cher ! Par chance, un argentin qui vient de rentrer dans le bureau, me dit qu'il est prêt à partager le taxi avec moi. Je l'attends dehors. Juan me rejoint et nous échangeons sur les plans de cette après-midi. Nous visitons ensemble la petite ville de Cachi puis partons à la recherche d'un taxi. Pas de chance, le premier est plein et le 2ème n'est pas là. On retourne à l'office du tourisme, puis nous trouvons un guide avec une voiture. Petit souci, il faut 45 minutes pour y aller, et notre bus est dans moins de 2h. Moralité peu de temps pour visiter le site. Nous partons quand même et embarquons dans une splendide R12 dont je n'ose pas demander l'âge. Le chemin est uniquement en terre, nous voilà très rapidement couvert de poussière. On discute et ça rigole un peu, Enfin pas très longtemps car je mange de la poussière et me voilà pris d'une toux réflexe. Je suis sûr : la voiture est vraiment pleine de poussière. Juan demande au guide, un indien du coin de nous faire une chanson. Il s'exécute et met tout son coeur : Impressionnant surtout qu'il finit par un cri type guerrier. Nous découvrons un site archéologique à ciel ouvert qui s'étend sur des kilomètres et qui par manque d'argent n'est pas étudié. Dommage d'après le guide car il pourrait révéler beaucoup d'éléments sur la vie du peuple qui vivait là avant, à l'époque pré-inca. Je surveille l'heure et constate qu'il faut vraiment pas tarder. On revient à la voiture et le guide commence par ouvrir le capot de l'auto. Oups, la bouteille d'eau qu'il a rempli dans la rivière juste avant n'était pas pour boire mais pour la voiture. "Il lui faut de l'eau sinon on n'arrivera pas !" Bon nous voilà bien car il reste 35 minutes pour revenir et ne pas rater le dernier bus pour rentrer sur Salta. On lui met la pression et la R12 rugit.... 30 minutes plus tard et certainement un miracle nous arrivons à Cachi, on s'octroie même le plaisir de faire le tour de la ville avec la voiture et le guide nous dépose au bus. Juste juste mais on y est...ouf ! Je constate que j'ai pris 10 ans d'âge, mes cheveux sont gris... hum il y avait pas un peu trop de poussière dans la R12 :p)

12 avril 2005
Les tunnels
A 7h du matin à l'angle de la rue, j'attends le bus. Il fait froid et je commence à me poser des questions : Ai-je bien compris ? Ne fallait-il pas aller au terminal de bus plutôt? Plusieurs bus passent et à chaque fois l'espoir s'évanouit. Je vérifie pour la énième fois le billet. Non ils doivent venir me chercher. Le temps passe ... c'est clair : J'ai froid. Avec 25 minutes de retard, le bus arrive enfin. Habitué aux excursions en minibus, je suis surpris de monter à bord d'un grand bus. Le guide me dit quelque chose, mais à cette heure-ci du matin je n'ai pas l'esprit branché sur "Espagnol". Je m'assois juste derrière le chauffeur et regarde la route. Nous faisons le tour de la ville et nous nous retrouvons en tout 29 pour l'excursion. Je me dis que j'ai fait un peu trop touristique sur ce coup-la. Pas tant que ça au final car nous sommes que 2 étrangers parmi des argentins. Damian, le guide a l'air sympathique et commence à faire chauffer le bus en blaguant : il explique l'itinéraire d'une autre excursion (ça grogne derrière - ok j'avais pas capté la blague), il fait croire que le chauffeur de bus a eu un heureux évènement la semaine dernière (il a obtenu son permis)... Damian est le genre de guide qui n'arrête jamais de parler, toujours quelque chose a dire, il dépote... Nous devons faire 400 km dans la journée et je n'arrive pas me réchauffer j'ai froid. A peine 50km et déjà je pique du nez. Gustavo, le chauffeur ne me rate pas : klaxon. Damian surpris le regarde bizarrement. Gustavo me dénonce. Bonne occasion pour faire rire le bus, Damian ne se gêne pas. Elle etait facile celle-là. On s'arrête dans un café avec vue panoramique pour prendre une boisson chaude. Ca tombe bien car le bus n'a pas de chauffage, voilà pourquoi j'ai froid. On repart et rapidement nous longeons un précipice avec une vue impressionnante de la vallée. Les gens ne sont pas très rassurés car le guide demande à Gustavo de se mettre plus à droite et le chauffeur s'exécute. Plusieurs personnes s'agrippent aux sièges. Nous arrivons enfin à l'attraction de la journée : "Los tuneles". C'est évidemment la route la plus chère du pays (toujours un côté latin ces argentins) ! Nous marchons un peu, malheureusement les nuages sont emprisonnés dans la vallée et nous ne pouvons apprécier le précipice : clou de l'excursion. Sisi en vrai il y a un précipice impressionnant. La c'est tout blanc. Tant pis, nous redescendons la montagne et passons manger une parrilla (genre méchoui à volonté). Sauf que le resto est plein et difficile d'avoir du rabe. Je partage le repas avec le guide et un jeune de Carlos Paz. Je suis surpris que ce dernier paie une excursion pour visiter sa région. Damian à décidé de m'apprendre les mots locaux et passe son temps à chercher des expressions locales. Evidemment, je ne retiens rien. Dès qu'il y a une pause dans les commentaires, Damian s'assoit à côté de moi et nous discutons. J'apprends qu'il est fan de Gold et d'Edith Piaf. Par ailleurs il tient un cybercafé au terminal de bus. Nous retournons sur Carlos Paz. A force de blaguer tout le temps, le jeu se retourne contre lui. Au dernier arrêt sur le chemin du retour (max 5 minutes de pause), il annonce qu'on va devoir attendre un bus de rechange car notre bus a un problème de freins. Les gens ne le croient pas, mais au bout de 20 minutes, ils commencent à prendre au sérieux le problème. Etant juste derrière le chauffeur j'avais constaté que ce dernier utilisait depuis un petit moment le frein à main dans les descentes. Pas très rassurant !!! Résultat et puisqu'on est obligé d'attendre dans le café, la plupart des gens recommandent à boire et à manger. Je me plains pas j'ai trouvé une place juste à côté du chauffage, personnellement ça ne me gêne pas d'attendre, j'ai enfin chaud. Malheureusement 5 minutes plus tard le problème est résolu et nous repartons dans un bus froid. Un peu suspicieux, les gens ne sont pas tres rassurés en montant de nouveau dans le bus. Nous arrivons entiers a Carlos Paz et en quittant le bus je promets à Damian de passer sur le net un peu plus tard en soirée. Je fonce à la laverie pour récupérer mes chaussettes. La nana me reconnaît de suite et avec un grand sourire me dit qu'ils les ont retrouvées :p) Je finis la soirée au cybercafé et Damian me passent toutes les musiques de Gold. Amusant d'entendre cette musique en plein milieu de l'Argentine. Un peu moins marrant, il me demande de lui traduire les chansons. Arf "Ville de lumière" en espagnol .... pas facile quand meme. "Et ça veut dire quoi ?" Désepéré je lui réponds : "Bah je sais pas trop, c'est une métaphore".

11 avril 2005
Capilla del monte
Hier j'ai appris qu'il n'y avait pas d'excursion possible avant mardi. Je dois donc rester un jour de plus dans la ville de Carlos Paz à côté de Cordoba. Je regarde mon guide pour savoir ce que je pourrais bien faire de ma journée. Finalement je me décide de tenter Capilla del monte. Je dépose rapidement des affaires à la laverie (si si c'est important de le signaler !) et fonce au terminal de bus. Le prochain bus est dans 5 minutes et met 2 heures ; le dernier bus pour revenir étant lui vers 19h. Parfait ! Pendant le trajet je constate qu'il faut 3 heures pour monter le fameux Cerro Uritorco, et 2 heures pour redescendre, hum ca fait juste juste. En descendant du bus, je traverse la ville endormie (c'est l'heure de la sieste), et débarque dans l'office du tourisme. Je ressors avec la carte de la ville et des attractions aux alentours. Mauvaise nouvelle, l'accès au mont est à 3km de la ville. J'avais pas prévu ca, mais vu que tout est fermé en ville, je file quand mˆme. 30 minutes plus tard j'arrive au parking, descends le petit escalier en pierre, zig-zag entre un groupe de retraités qui souffrent à monter les marches, traverse un pont et tombe sur une maison. Je me dis que je me suis trompé. Je pousse la porte et entre dans une pièce où 3 grand-mères sont attablées. Je me souviens que le guide disait que le coin est connu pour son côté mystique : effectivement je suis tombé chez les sorcières sympas ! Elles ont toutes des foulards sur la tête, des bracelets et beaucoup de boucles d'oreilles. Des livres jonchent la table, tous traitent d'éléments paranormaux et des esprits. J'ai beau regarder autour de moi je ne trouve pas la boule de cristal ni la pate de lièvre :p) Je lis rapidement les panneaux à l'entrée, et constate que la dernière montée est à 12h et redescente obligatoire avant 14h30. Une vieille dame s'approche de moi et me demande la raison de ma visite. "Euh je comptais monter voir là-haut". Elle me regarde de travers et se retourne pour constater l'heure : 16h ! Grimace du gamin pris en flagrant délit, je me presse d'ajouter : "Je compte pas aller jusqu'en haut, juste marcher un peu et revenir". Elle me dit, que ça monte dur, qu'il fait froid et qu'il faut de l'eau... mais surtout revenir avant 18h30 car elle ferme l'acces après et je ne pourrais plus sortir. "Je suis habitué à marcher en montagne, ne vous inquietez pas, j'ai tout ce qu'il faut dans le sac et promis je reviens avant 18h30 !". Pendant que je m'enregistre sa copine me demande si je connais le rocher "biduletruc" en France (désolé j'ai pas retenu le nom exact et après lui avoir fait répêter 4 fois j'ai pas trop insisté pour en savoir plus !) . "Euh non pourquoi ?". C'est semble-t-il très connu. Ah bah si elle le dit ! La grand-mère me sauve et renvoie sa copine s'assoir, ouf une qui a compris que je ne connaissais rien au mystique! Je passe rapidement les premiers repères et croise quelques personnes en montant. J'essaye de ne pas trainer. Le soleil cogne dur. La grand mère m'avait dit qu'il fallait 1h30 pour monter à la vallée des esprits. Je fais une pause pour prendre de l'eau : mauvaise idée car je m'arrête dans un couloir à vent qui me frigorifie sur place. J'estime encore le temps de montée à 30 minutes. Zou je continue... finalement j'arrive en... 45 minutes à la fameuse vallée. Dans les ruines d'une maison, 2 personnes campent. Je passe assez vite le coin pour continuer mon chemin et ne pas déranger. Souvenez-vous c'est mystique :p) La fatigue arrive assez rapidement et l'heure tourne très vite. Je décide de rebrousser chemin juste après avoir suivi une crête qui m'a permis de voir les vallées des 2 côtés. De retour à la maison des sorcières, les grands-mères sont surprises : "déjà ?" Je leur montre jusqu'où je suis allé. Impressionnées, je les quitte car je dois récupérer un bus en ville. Sur le parking, un couple me demande si je viens du sommet. Non pas eu le temps de monter jusqu'en haut. On commence à discuter. Ils sont très sympas, mais je me rends compte qu'eux ils ont tout leur temps contrairement à moi. J'essaie à plusieurs reprises de m'éclipser, mais pas moyen ils ont toujours une question dans leur musette pour relancer la conversation. Je deviens insistant sur le fait que je ne voudrais pas rater mon bus. Ils me proposent de me déposer en ville avec leur voiture. Au moins, on peut discuter tranquillement en se dirigeant en ville. J'écope des questions habituelles, mais aussi de questions plus personnelles : tu as une copine, tu les trouves comment les filles en Argentine ? ... Ce n'est pas la première fois qu'on me pose cette question et toujours les filles. Ma réponse est rodée : "très belles et très gentilles". Ils me déposent au terminal de bus malgré que leur hôtel soit à l'opposé. Il me traite comme la famille : "fais attention en traversant, prends soin de toi pendant ton voyage et bon courage". Je leur réponds "Suerte" (bon(ne) courage/chance) et file au bus. De retour à Carlos Paz, je fonce à la laverie pour récuperer mon linge. Super ils sont encore ouverts. Je rentre bien fatigué et me pose dans la chambre. Je vérifie le linge, et mauvaise surprise il me manque les chaussettes. Effort suprême je retourne et explique mon problclème. La personne qui s'est occupée de mon linge n'est pas là, il faut revenir demain. Hum, pas gagné cette histoire.... Arf déjà que j'ai pas beaucoup de chaussettes si en plus on me les vole :p)

2 avril 2005
Buenos Aires
Ce matin, j'ai rendez-vous dans une radio. J'assiste à la fin de l'émission. Dans le couloir minuscule où tout le monde se bouscule, ma mission consiste à reconnaître qui est Andrea. Pas facile, entre les gens en dehors du studio et ceux dans le studio, c'est pas gagné. L'émission terminée, et avec encore plus de monde dans le couloir, une personne demande à une autre personne du groupe si quelqu'un l'a demandé. Pas très sûr d'avoir bien compris qui est qui, je me place de façon à être visible. Rien, n'y fait. Finalement la personne se retourne et vient vers moi : "Bonjour Sébastien" (NDLR : aka "Sebito" en español). Au bar, le debriefing sur la 1ère émission nous laisse peu de temps pour discuter. Andrea est une amie de ma prof d'espagnol. Nous faisons un tour à pied dans le centre de Buenos Aires. Visite guidée qui me permet d'apprendre beaucoup plus que ce que contient mon guide. Quel plaisir de découvrir une ville de cette manière. Elle a décidé de se poser dans un bar assez réputé. Tellement réputé que ce dernier a été réquisitionné pour le tournage d'une publicité. Tant pis nous allons à celui d'en face. Avec Andrea, je prends des cours de conversation en espagnol. Nous passons toute l'après-midi à discuter sur divers sujets. J'apprends énormément et me permets de pratiquer mon espagnol. De retour à l'auberge et pour changer, je mange des pâtes. Des allemands me proposent de sortir avec eux, mais vont dans une boite assez chère. Peu intéressé, je refuse d'autant plus que des hollandais m'ont proposé d'aller prendre un verre après leur repas. Je reste donc à l'auberge en les attendant et discute avec 2 irlandais. Finalement et pour passer le temps, on m'offre un verre de vodka-orange. Le temps passe et les verres s'enchaînent. Les hollandais reviennent et ne sont plus decidés à sortir. Arf ça valait le coup de les attendre. Je fête ca et reprends un verre de vodka-orange. Les irlandais sont décidés à sortir prendre un verre. Parfait je les suis. Nous échouons dans un bar rockeux, genre dépouillé au possible ancienne adresse pour bikers Harley D, reconverti pour jeunes (juste la clientèle pas les locaux). Musique naviguant du rock indé à du hard-rock, nous écopons chacun grâce au billet d'entrée d'une bouteille de bière et d'un verre en plastique. Pas de tables ni de chaises, tout le monde debout et sa bouteille à la main. La bière m'invite à découvrir assez rapidement les toilettes. Il faudra que je me contorsionne pour atteindre les escaliers en colimaçon, m'aggripe à la rembarde pour laisser passer un groupe interminable, m'appuie sur les murs pour éviter de marcher sur les gens... enfin les toilettes. Bon disons plutôt que cela ressemble é des toilettes, enfin pour ce qu'il en reste. Nous ne tardons pas à quitter le bar, direction une boite avec entrée gratuite. Petit souci, James l'irlandais ne se souvient pas de l'adresse, ni même du chemin et encore moins de la direction. Nous errons dans les rues, puis James ne perdant pas espoir, demande à un groupe de jeunes s'ils connaissent la boite qui fait bar en haut et boite en bas et dont l'entrée est gratuite. Réponse : TOUTES !!! C'est pas gagné notre histoire. Nous passons plusieurs rues et James s'arrête devant un bar. "Eh les gars je reconnais c'est là ! Je savais bien que c'était pas loin". Mouais, j'appelle ça de la chance. Nous rencontrons rapidement un brésilien. Il est très motivé pour rencontrer des filles argentines, mais vu son état celà relève du challenge ! Ceci dit grâce à lui je rencontre 2 argentines de Buenos Aires qui me notent tous les coins à visiter dans la ville. Mes petits papiers dans la poche, je retrouve mes 2 irlandais pas très loin du bar et une bière à la main. Vu que la boite se vide, nous décidons de rentrer et laissons notre brésilien toujours en chasse. Retour à l'auberge et détour pour acheter un pancho, je me couche à 6h30 un peu fatigué.

26 mars 2005
Une longue journée (bis)
Je quitte mes amis randonneurs rencontrés il y a 2 jours (l'australien et le belge). Ils continuent plus loin dans la montagne. Je n'ai pas prévu suffisamment de nourriture pour les suivre et je préfère passer par un col plutôt que de m'enfoncer dans la vallée. A la fraîche je marche vers le prochain refuge. 40 min plus tard, pendant que je demande confirmation du chemin au gardien, un gamin m'emprunte mes bâtons de marche. Heureusement il n'est pas parti très loin et plutôt conciliant pour que je les récupère. C'est pas le tout mais j'ai un métier jeune homme :p) J'attaque le chemin par une belle côte. Les marques rouges sur les arbres sont régulières et le chemin bien tracé. Pourtant je commence à douter sur le sentier, on m'avait dit de prendre à droite. J'hésite à rebrousser chemin juste au moment où je tombe sur la bifurcation. Parfait, sauf que le sentier devient plus difficile. La pente devient extrêmement raide, et le sentier... comment dire ... inexistant. Je me fraye un passage dans la multitude d'arbres (des troncs plutôt) sur le sol. Heureusement que j'ai les bâtons. Le chemin redevient normal, ouf. Cela ne durera pas longtemps car j'arrive sur une forêt de bambous. Plus de traces, plus de marques, plus rien. Alors réflêchissons : où devrait se trouver le chemin? Logique : nulle part. Je m'enfonce quand même avec mon gros sac et les bàtons. Finalement les bâtons c'est plus embêtant que pratique. Le sac s'accroche en permanence. Je lutte pour avancer. J'essaie divers passages, rien à faire, impossible de retrouver la trace. Mes bras et mes jambes se décorent rapidement avec les griffures amicales de la végétation. J'opte pour la solution du tout droit. Efficace car je retrouve la trace dès que je sors de la forêt de bambous. Je pensais bientôt arriver en haut, mais il faut se rendre à l'évidence je ne suis pas arrivé au bout de mes peines. On m'avait prévenu ce sentier est pour les randonneurs expérimentés. Il n'est pas sur ma carte et en théorie le chemin se fait dans le sens inverse, car plus facile. Comment faire plus compliqué que compliqué :p) (NDLR : S'appeller Seb ??) Le mal de tête me guette, il est temps de faire une pause et de fournir du sucre au corps. Je regarde un peu autour de moi. Le col semble assez loin mais en longeant sur le côté, ça devrait passer. Perdu, les marques m'indiquent de plonger dans la mini vallée et de nouveau dans une forêt. Je redoute les bambous, finalement je tombe sur les bourbiers. Cette fois-ci les arbres sont plutôt mes amis car ils évitent à mes mollets un cure de boue. Pour les chaussures on repassera !!! Je remonte un lit de rivière avec des gros cailloux. Plutôt agréable sauf que j'arrive sur un pierrier. On me l'avait dit, c'est la difficulté du parcours. Lentement mais sûrement, je commence : un pas en avant... 2 pas en arrière. Ok c'est pas gagné pour atteindre le sommet. J'opte pour une partie plus rocailleuse et moins gravier. Parfait, j'avance mais l'effort est intense. Je dois m'arrêter tous les 3 pas pour reprendre mon souffle. Je comprends mieux pourquoi les gens font le circuit dans l'autre sens. Non sans mal, j'arrive enfin au sommet du col pour découvrir... un plateau. Je profite de ce moment pour me dire que je suis le seul à jouir de ce paysage. J'entends pourtant des voix. Euh comment c'est possible. Je capte comme une conversation, mais personne autour. Euh je rêve ou j'ai des voix ? Non finalement j'aperçois une puis 2, puis 3... un groupe de 8 personnes. Bon ok, pour le côté seul au monde, je repasserai. Je profite du soleil et de la vue pour faire ma pause déjeuner. Les sommets qui entourent le plateau m'appellent. Je monte sans le sac voir. Magnifique je découvre une vue à 360 degrés sur la région et vue imprenable sur la cordillière des Andes. Je passe sans m'apercevoir 1h. Mince, il faut que je redescende, j'ai encore de la route. La fatigue se fait sentir et par 2 fois je me trompe de route. Il faut dire le marquage est plutôt aléatoire. Le chemin devient de plus en plus agréable en descendant pour finir sur des champs agricoles. Je traverse rapidement des fermes. Cette région ressemble énormement à la suisse. Je finis le chemin et entame la partie la plus rigolotte de ma journée : le stop. Je suis à 15km de la ville d'El Bolson et aucun bus ne passe dans le coin. Je tente des minibus de l'école d'escalade qui sont sur le point de partir. Complet ! Je retrouve donc avec grand plaisir une route de gravier et les framboisiers. Les voitures passent mais ne veulent pas de moi. Il faudra que je marche plus de 5km avant qu'enfin un couple d'argentin en vacances pour me prennent. Ouf, parce que je me voyais mal marcher encore 2 heures après 10 heures de marche ! Exténué mais encore debout je rejoins les argentins, l'américaine et l'israëlien au bar pour déguster un vin argentin (le Carcassonne). Il me fallait bien ça après cette longue longue journée ;p)

24 mars 2005
Cerro hielo azul
Je suis à El bolson depuis hier. Ce matin je pars pour une randonnée de 3 jours autour du Cerro hielo azul. La mauvaise surprise est qu'il faut payer pour laisser son sac à l'auberge. D'habitude, je ne paie rien vu que je reviens toujours passer une nuit. Nouvelle mauvaise surprise, il faut aussi payer la nuit réservée à l'avance. Hum, pas très sympa. Le club andin est en revanche très bien. Bonnes explications sur l'itinéraire et toutes les indications nécessaires pour faire une bonne rando. Je quitte El bolson à pied juste après avoir dévalisé de "facturas" la boulangerie qui se trouvait sur mon chemin et j'entame la route de gravier. Parfait pour vous démotiver au bout de 500m, mais il faut pas se plaindre : temps superbe et paysages grandioses. D'autant plus que je rencontre assez vite des framboisiers à perte de vue le long. Je n'ai que le bras à tendre pour me retrouver avec une poignée de succulents fruits dans la main. Trop dur ! Ma gourmandise me joue un tour car je n'ai pas bien suivi les indications et je constate amèrement que je n'ai pas pris les raccourcis conseillés. Je me rallonge de plusieurs kilomètres sur cette route. Mon carburant naturel (les framboises) me permettent de tenir une cadence de 4km/heure. Hum j'ai vu mieux. Je depasse le camping et cherche le début du chemin de randonnée. J'ai du faire fausse route car cela fait 10 min que je marche et toujours rien. Je profite d'une habitation pour demander. La vieille dame qui s'amuse avec un lance-pierre me répond qu'il faut rebrousser chemin. C'est au niveau du camping. "Oui je sais, mais le camping est fermé, c'est marqué sur le portail". "Arf oui, mais il faut rentrer quand même". Ok je repars. Je rentre dans la propriéte du camping. Un jeune garçon me confirme qu'il faut suivre le chemin qui descend. Parfait. Je découvre quelques minutes plus tard un endroit idéal pour passer des vacances au pied d'un ruisseau et entouré de montagnes/forêts. Je décide de m'arrêter pour prendre ma pause déjeuner au soleil et sur une table de camping. Trop dur ! Je repars le ventre plein. Petit excercice d'équilibre sur le pont avant d'entamer une côte. Vraiment dure, elle ne s'arrête jamais. Je me pose à un mirador pour constater sur la carte que je ne suis pas là où j'avais prévu, mais bien en dessous. Hum pas très rassurant car je vais devoir continuer à monter. Je prends mon mal en patience et continue. Il faut dire que les 2h sur la route m'ont un peu usé, et je ne m'attendais pas une côte aussi difficile. J'arrive enfin au vrai mirador, effectivement beaucoup plus impressionnant que le premier. Vu que j'ai un peu fait d'escalade pour y arriver, je me dis qu'il doit bien y avoir un autre chemin plus bas et plus facile. Perdu, c'est pire. Je dois me battre avec les arbustres pour me frayer un chemin. Après avoir les jambes bien griffées, je fais demi-tour et de nouveau escalade. Dur dur finalement !!! J'arrive au refuge un peu fatigué. Bel accueil dans un châlet en bois et un cadre magique. Je rencontre un australien de 70 ans croisé furtivement sur le Torres del paine au Chili. La bière maison nous fait passer une excellente soirée internationale (argentins, australien, israelien, USA et un belge/français vivant à Amsterdam). Bonne partie de rigolade lorsque les gens avec 3 mots communs de vocabulaire décident de communiquer. Et le pire : ça marche !!!

22 mars 2005
Péninsule Valdes
Réveillé naturellement assez tôt, j'en profite pour assister au lever du soleil sur la plage de Puerto Piramides. Raté, l'horizon est bouché par quelques nuages et les falaises. La péninsule Valdes dans un endroit reconnu par l'UNESCO car les baleines viennent se reproduire chaque année. Raté, elles arrivent dans 1 mois seulement . Cependant on peut aussi y voir des loups de mer, des phoques, des pingouins, des éléphants de mer et des orques. C'est surtout pour ces derniers que je pars ce matin en excursion avec le chauffeur de taxi Dino et 2 australiens. Hier le temps était très mauvais, la mer agitée, ce qui m'a valu une journée extrèmement calme dans ce petit hameau de 100 âmes. Moralité, ce matin je suis content d'avoir une activité. Nous parcourons la péninsule direction la "punta norte" (pointe nord). Nous arrivons à 9h sur les lieux. La marée haute était il y a une heure. Nous scrutons la mer et découvrons assez rapidement une famille d'orques le long de la côté. Ils rodent le long de la plage à l'affut d'une proie. Avec les jumelles, j'observe. La péninsule valdes est le seul endroit accessible sur terre pour voir les orques attaquer les loups de mer et phoques en venant quasiment s'échouer sur la plage. Impressionnant sur les photos. Je patiente pendant 2h, rien. Raté, la marée est trop basse, les orques prennent le large. Il aurait fallu être présent 2h avant la marée haute pour avoir toutes nos chances de les voir attaquer. Avec un peu de regrets je les vois s'éloigner. Pour nous consoler, Dino nous emmène voir les pingouins. Pas raté pour une fois.

11 mars 2005
Le dernier jour
10ème et dernier jour de rando dans le Torres del Paine, un peu fatigués nous trainons ce matin. Un thé à la menthe fraîche cueillie juste à côté nous fait commencer la journée de façon agréable. Nous faisons un aller/retour au mirador sans les sacs soit 8h sur les cartes. Nous savourons de marcher sans poids. Pour gagner du temps et être sûr de reprendre le bus le soir, nous courons dans les pentes descendantes et faisons peu de pauses. On rattrape des gardes forestiers à cheval que l'on avait croisé au campement. Un peu surpris de nous voir déjà les rattraper. Nous passons voir une cascade, puis au pas de course, on monte au campement suivant. Nous recroisons nos gardes forestiers. C'est une belle occasion pour discuter avec eux sur leur travail et de l'histoire du parc. Ils font une étude d'impact des randonneurs sur l'environnement. Il y a un vieux garde qui nous conte l'histoire de la maison qui se tenait où nous sommes assis. Elle a brûlé il y a 2 ans en raison de la mauvaise utilisation du poêle par un randonneur. Pensifs, nous reprenons le chemin pour nous retrouver dans une vallée entourée de glaciers. Même pas besoin de les voir, le vent frais est là pour nous accueillir. Splendide, contrairement au mirador qui lui est finalement pas terrible. Ceci dit le garde nous l'avait dit. Nous rebroussons chemin et devons revenir rapidement au campement pour tout démonter et filer attraper le bus. Le temps tourne plus vite que prévu, résultat nous finissons au pas de course. 6h pour boucler l'aller/retour, plutôt efficace et les gardes sont même impressionnés. Bah, disons que le bus il ne faudrait pas qu'on le rate :p) Nous faisons le plein de menthe fraîche pour les prochains thés et on file au parking. 17 km c'est la distance qui sépare l'arrêt du bus et le parking où finit la rando. Il y a bien des minibus de touristes et quelques voitures sur le parking, mais aucun ne veut nous prendre pour nous déposer. C'est pourtant la route. Pour mettre toutes nos chances de notre côté, nous allons à un croisement avec la sortie d'un grand hôtel. Nous attendons en faisant du stop. Il y a une navette payante au pire à 17h, mais le prix est extrêmement élevé. Si on pouvait éviter. A 17h15, nous n'avons pas vu la navette de bus, tout se complique. Les minibus du parking précédents nous passent devant un à un sans s'arrêter. Un minibus s'arrête et nous courons pour monter dedans. On constate qu'il n'y a pas assez de place. Sympa d'avoir essayé, mais c'est rapé pour cette fois. Retour sur le bas côté avec le sac, pouce tendu, nous attendons. Finalement 15 min plus tard, ce sont des gardes forestiers qui nous prennent. Nous nous retrouvons à l'arrière du pick up, cheveux aux vents et regardons le paysage dérouler... un pur moment de bonheur pour ce dernier jour de rando.

8 mars 2005
Une longue journée
Cela fait 7 jours que je marche avec un français rencontré à Ushuaïa dans le parc du Torres del Paine (Chili). Hier nous avons appris que le circuit complet allait peut être réouvrir. Il était fermé à cause du feu. La pluie que nous avons tant haï ces derniers jours a finalement quelques avantages. Ce matin nous reprenons le même chemin qu'hier en espérant que le chemin sera ouvert. Ceci dit le garde nous a prévenu qu'il n'y aura personne pour nous dire de ne pas passer. En gros il nous laisse passer car nous sommes bien décidé à boucler le tour, mais en théorie on ne doit pas passer. Hum amusant de constater que les chiliens sont toujours aussi froids au premier contact, mais deviennent aimables et conciliants si on prend un peu le temps de discuter avec eux. Nous revoilà donc sur le même chemin qu'hier, sauf que cette fois-ci les sacs en plus. C'est un chemin difficile, très raide et nous peinons durant la montée. Le col est très venté, nous savourons notre montée un peu plus bas. C'est la pause snickers : petite barre (offerte par un canadien) pleine de calories qui après 7 jours de rando se transforme en friandise de luxe et succulante: Sisi je vous jure, on a même pris une photo pour fêter l'évènement. Nous sommes bien content de descendre jusqu'au moment où nous tombons dans les bourbiers. Chacun sa route et chacun son expérience du : c'est mou ou dur si je pose le pied là ? Bref après quelques ratages au niveau des estimations et des chaussures repeintes de boues, nous arrivons à un campement. Nous sommes bien content de pouvoir nous poser et de récupérer. On constate cependant que le camp est bien vide. Personne, pas une vie, le refuge est fermé, un mate et son thermos trainent sur la table où nous nous asseyons. Les tasses ont encore un thé avec quelques feuilles dedans. Vision comme dans les films d'épouvantes. Nous ne nous attardons pas dans ce camp sinistre. Nous filons car il nous reste encore 3h de marche. D'habitude, on discute, mais après 7h de marche, silence. Elles seront longues, très longues ces dernières heures. Le chemin n'en finit pas et pourtant on aperçoit le lac. Où est ce satané refuge ? Il devait être à côté du lac. Nous nous dirigeons vers l'est et nous longeons le lac. J'aperçois enfin 2 drapeaux : Sauvés !! Le refuge. Ça tombe bien, la pluie arrive tout juste. 10h, temps nécessaire pour parcourir 30km. Bien content d'arriver, nous rêvons que le gardien du refuge nous offre le gîte à l'intérieur. Que neni, on nous montre où planter la tente, mais on nous propose de cuisiner à l'intérieur. Un peu froid les chiliens non ? Déçus mais surtout bien fatigués, nous montons la tente. Vu que la pluie a l'air de s'intensifier, nous revenons au refuge. On profite pour discuter avec les gardiens. La fille nous propose finalement le dortoir pour le prix du camping. Yahhoooo !! Ils nous apprennent aussi que le circuit complet ré-ouvre officiellement demain. Re Yahhoooo....

27 février 2005
Ushuaïa
La fermeture du parc Torres del Paine en raison d'un feu m'avait propulsé non loin du bout du monde : Ushuaïa. Ville mythique d'Argentine dans la région de la "Tierra del Fuego" (Terre de Feu). Hier soir, petite soirée dans un bar avec des anglais, allemands, français et argentins. J'ai tenté de discuter avec un argentin et on a dégusté un vin de Mendoza. J'ai constaté que mon espagnol était bien meilleur après 2 verres :p) Résultat, ce matin j'ai un peu mal à la tête. Faut dire les vins à 13,5 degrés c'est pas très commun chez nous. Nous partons en voiture de location pour la journée (Equipe de 2 chiliens et une allemande). Je redécouvre la route qui mène à Ushuaïa (ruta 3), c'est splendide d'autant plus qu'il neige un peu (nous sommes en été !!!). Vu la pellicule de neige, le côté marrant se transforme assez vite en stressant. Finalement nous passons rapidement le col et la neige disparait. Nous filons voir plusieurs lacs de grandes tailles et entourés de montagnes. Le dernier m'interpelle car il y a un poste de police sur le lac. "Euh à quoi ca sert, c'est juste un lac non ?" En fait, on m'apprend que la frontière chilienne n'est pas loin et qu'un chemin de contrebande est envisageable via les montagnes et le lac. Je propose qu'on continue parce que mine de rien il fait froid. Le policier rigole : genre il fait beau et chaud ! Je me hasarde : "Et quand il fait froid, il fait combien ?" - "Oh -25". A quand même !! "Euh on y va la ? Bah pourquoi il fait bon non ?" Notre arrêt suivant : les pingouins. Rien ne sert de venir au bout du monde si on ne voit pas les pingouins. Nous prenons une excursion qui nous mène à l'île des pingouins. Le bateau part dès 4 personnes. Parfait nous voilà en excursion privée avec la guide et le capitaine. Nous investissons la cabine de pilotage. Nous discutons plus de tout et de rien et accessoirement des pingouins. L'observation ne durera pas très longtemps (trop froid), juste le temps de nous expliquer comment ils vivent et leurs habitudes. On posera quelques questions rapidement. Puis retour avec mate offert. Merci ça fait du bien. Et les pingouins : j'adore quand ils se trémoussent mais la voiture et le chauffage c'est bien aussi :p)

20 février 2005
L'auberge parfaite
Ce matin nous quittons l'île de Chiloe par l'intermédiaire d'un bus. Enfin plutôt un bus sur une barge. Ce petit tour sur la mer permet de profiter d'une vue imprenable sur la cordillère des Andes. Le bus nous dépose quelques heures plus tard à Puerto Montt et dès la sortie nous avons droit à des rabatteurs pour les auberges. Ayant sélectionné rapidement sur le guide quelques adresses nous déclinons. On traverse la gare routière quand une dame nous interpelle en anglais pour nous dire que son auberge est dans le guide que je tiens à la main. On discute un peu, sauf que c'est trop loin et trop cher. Désolé. Elle nous présente cependant un rabatteur qui peut nous trouver une auberge pas cher et pas loin. Genre pot de colle, on ne peut pas faire mieux. On arrive quand même à le semer. On reprend le livre pour voir ou l'on va. 2 routards francais un peu agés (autant que les 1er livres du routard si vous voyez ce que je veux dire) nous montrent où ils logent. C'est à ce moment là que "pot de colle" revient à la charge. Vraiment énervant ces rabatteurs. Il a l'auberge qu'il nous faut : c'est à côté, pas cher et petit déj inclus. Même le routard nous dit que c'est pas cher. Ok on accepte. On souhaite y aller seul, mais de peur de ne pas toucher sa commission, il nous accompagne. On monte au 1er étage d'un immeuble, un mec costaud nous accueille, la chambre semble correcte. On pose nos sacs et je demande la clé pour la chambre. Pas de soucis, on m'en donne une. Nous partons et tentons de fermer la porte de la chambre. Tiens ça marche pas. Le mec revient avec une dizaine de clés. Aucune ne marche. Il revient avec cette fois-ci un cadenas et des vis. A la main et directement dans les huisseries, il bricole une fermeture. Je vous l'avais dit : costaud :p) C'est aussi à ce moment que je constate un trou dans la porte comme un coup de poing. Hum, rassurant !! On sort. Bonne surprise, on croise une famille de gens du voyage qui traînait à la gare. J'ai reconnu la petite fille, elle avait décidé de régler le compte à la cabine téléphonique et tapait sans ménage avec le combiné pour avoir des pièces. Ils ont l'air de s'agiter et n'arrêtent pas d'entrer et de sortir. Géraldine propose qu'on observe. Finalement ils partent avec leurs affaires et disparaissent. Nous décidons de partir sur Puerto Varas, petite ville touristique avec un lac et des volcans en toile de fond. Notre chauffeur de bus doit descendre de Fangio car il a décidé de couper tout le monde, voire bloquer toutes les voies pour prendre quelques passagers. Un peu de calme autour du lac et une glace pour nous remettre de nos émotions. Nous rentrons à l'auberge adorée. Par curiosité, nous passons voir les chambres du rdc. On n'aurait mieux fait de ne pas les voir. Nous montons à l'étage, nos sacs sont toujours dans la chambre. Ouf. Draps déchirés, musique de bar pas loin, TV du gardien hyper forte, souris dans les murs... bref la nuit parfaite dans l'auberge parfaite tout cela pour économiser 1,50 euros sur la nuit :p)

17 février 2005
Ile de Chiloe
Ce matin nous prenons le bus avec Géraldine pour Cucao sur l'île de Chiloe. A seulement 55 km de Castro, il nous faudra pourtant 1h30 de piste pour y arriver. Juste derrière nous, des français avec qui nous passons le plus clair de notre temps à discuter. Un peu trop certainement car le melon a quitté le sac plastique discrètement. Au terminus le chauffeur nous aide à le chercher. Il ne mettra pas longtemps à le trouver : coincé dans la porte arrière. L'ouverture de cette dernière a tout simplement déchiqueté le melon. Bon nous voilà avec un melon bien entaillé, d'ailleurs au niveau nourriture on n'a pas fait une très bonne opération, on a oublié le sac à l'auberge :-( On tente de négocier un retour en ville via le bus. D'après le chauffeur c'est juste à côté 100m ou 200m. OK on y va à pied. Après 20 min de marche, on arrive enfin à l'épicerie du coin (soit 1 km !). Petites courses et on repart d'où on vient. En chemin, on croise un beurre sur la route : Géraldine éclate de rire, il s'est échappé du sac lui aussi (En bon breton, il faut toujours avoir un beurre sur soi). On ne sait pas par quel miracle mais personne n'a roulé dessus ! On le récupère lui aussi un peu déformé de son aventure en dehors de notre sac plastique troué. A l'entrée du parc, nous tentons de récupérer une carte de la randonnée. Désolé nous répond la personne, pas de carte. Il nous explique à la façon chilienne (extrêmement vite) le chemin à prendre. Evidemment, j'ai tout compris de la premiére phrase mais pas du reste. On se lance quand même sur la route. Il faudra attendre juste 45 minutes pour nous retrouver dans un cul de sac. Un chilien sur un cheval nous crie dessus depuis la plage et nous fait des grands signes : il faut revenir. On revient sur nos pas et nous rencontrons 2 jeunes chiliens qui vont au refuge aussi (Jesus et Carlos). Parfait nous les suivons. Ils nous expliquent que cette randonnée est culte chez les étudiants et que tout jeune chilien se doit de la faire une fois dans sa vie. Effectivement en chemin nous avons rencontré que des jeunes étudiants style hippies des années 70 !! Ils nous apprennent aussi que c'est très beau et qu'il y a une superbe plage. Nous voilà donc sur le chemin de procession avec Jesus qui connaît le chemin ! Heureusement car il n'est pas du tout indiqué (je parle du chemin pas de Jesus !), pas une pancarte, pas de signes.... Impossible de trouver tout seul ! Nous croisons 2 cavaliers de la police montée, Jesus leur demande confirmation. Le policier explique brièvement, j'ai encore tout compris enfin plutôt le dernier geste du policier : signe de la croix ! Bon c'est sûr : ce chemin possède un caractère religieux (NDRL : Forcément, avec Jesus comme guide...). Après avoir marché longuement sur la plage, nous enchaînons sur un chemin en terre qui s'enfonce dans la forêt et commence progressivement à grimper. Nos 2 chiliens tirent très dur. Pour 4 jours de camping, ils sont chargés comme s'ils partaient 15 jours ! Tardivement nous arrivons enfin à l'endroit tant vénéré. Il y a de quoi : superbe anse aux contours rocheux grandioses et une couleur verte/bleue pour l'eau. Je comprends mieux pourquoi les jeunes passent ici une semaine. Au milieu de rien, le paradis pour être tranquille. A peine installés, nous profitons du coucher de soleil sur la plage, toutes les couleurs y passent ! Sublime ! Une raison de plus pour vénérer cet endroit. Ils n'ont pas mauvais goût les jeunes Chiliens ! Au fait, dans toutes leurs affaires, ils avaient pris leur réchaud mais pas la bouteille de gaz :-D

8 février 2005
Alta Montaña
Le réveil est difficile, il est 6h30. Nous avons rendez-vous à 7h00 en bas à la réception pour partir en excursion. Je me dis qu'en Argentine, les horaires ne sont pas forcément bien respectés. Perdu ! Le réceptionniste vient frapper à la porte à 7h moins 2 pour me tirer les oreilles. Avec Géraldine, nous sommes en retard donc :p) Après un 3ème appel on est enfin à l'accueil. On attendra d'ailleurs 5 min de plus dans la rue avant de monter dans le minibus. Cela valait bien la peine de nous presser ! Nous voilà donc partis au travers de la ville, faire le tour des hôtels et récupérer tout le monde. Je constate qu'on tourne en rond. Effectivement, dernier arrêt : notre auberge. Le retour au point de départ : un italien a oublié de se lever. Avec Géraldine on se dit qu'on aurait pu dormir un peu plus :p) Evidemment, le beau gosse se fait huer en montant dans le bus, mais il arrive à trouver une excuse du genre : on m'avait pas donné la bonne heure ! Cette fois-ci on quitte la ville. Le guide, un petit trapu dont les cheveux ont déserté le dessus de sa tête pour se réfugier au niveau de la barbe, nous fait les commentaires. Il est plutôt rigolo car il promet de répondre à toutes les questions sans exception, en revanche il s'octroie le droit de mentir ou d'inventer. J'aime bien notre guide avec sa tête de Père Noël et qui n'arrête pas de dire des bêtises. Notre premier arrêt se situe en plein milieu de la montagne dans le jardin d'un hôtel prestigieux mais fermé. Dans la chapelle juste à côté et avec beaucoup de sérieux, il nous conte l'histoire de l'hôtel au temps de l'opulence. Le paradis pour riches souhaitant se réfugier dans un endroit thermal calme. Il ne mettra pas longtemps à devenir très à la mode. Difficile d'imaginer pourquoi tout est fermé aujourd'hui. L'eau qui coule de ses sources est miraculeuse et d'une valeur inestimable ! Il existe un potentiel touristique mais non exploité. Il fallait donc que je pose la question : "A qui appartient l'hôtel et son terrain aujourd'hui ?". Réponse : Groupe français Danone. Je suis très surpris. Il argumente et nous confirme que l'eau a une valeur inestimable comparée à l'exploitation de l'hôtel. Il finira par "Es como asì" (C'est comme ça). Fatalité sud-américaine. Nous filons un peu plus loin dans les montagnes, pour approcher la frontière chilienne. Nous grimpons de plus en plus sur une route en terre. Phénomène très apprécié : même les fenêtres fermées nous respirons (plutôt "mangeons") de la poussière. A chaque virage nous félicitons le chauffeur ! Grand moment de symbiose dans le bus quand tout un coup le guide lance : "Ellllll Crrrrrristooo Rrrrrrrredentorrrrrrr" (El Cristo Redentor / le Christ rédempteur). Le roulement des "R" est primordial :p) Statue de 12m de haut et 3,6 tonnes, montée à dos de mule depuis Uspallata soit 72km. Monument pour la paix entre le Chili et l'Argentine (1904-2004). Imposant c'est le mot. Nous avons 30 min pour prendre des photos, profiter du café et du magasin de souvenirs. Après 10 min à tenter de photographier, je me réfugie dans le mini-bus : vent trop violent. Nous attendons le reste du groupe. "Tout le monde est là ?" demande le guide. Non il manque à l'appel notre ami italien. Le guide un peu énervé sort. Il reviendra 10 min plus tard, autant dire qu'il s'était bien caché car là-haut il n'y avait pourtant pas grand chose. Fier et heureux il entre dans le bus en triomphant et arborant autour du front une superbe écharpe aux couleurs de l'Argentine. Nouvelle huée du minibus !!! Nous redescendons dans la vallée pour nous arrêter à un pont naturel. Considéré comme la 10ème merveille du monde : puente del inca (le pont de l'inca) mesure 21m de long et 27m de large et passe 19m au dessus du Rio Mendoza. Il semble avoir été formé par un pont de neige puis recouvert par l'eau des sources sulfureuses et enfin creusé par l'érosion du vent. En tout cas, c'est magnifique et étrange de voir un pont de couleur jaune enjambant une rivière rouge et entouré de montagnes tâchées de jaune, noir, vert, bleu.... On m'avait prévenu : l'Amérique du Sud c'est haut en couleurs !

4 février 2005
365 jours en 2005 ?
Aujourd'hui je quitte la Nouvelle-Zélande et direction Santiago du Chili. Mon avion n'est qu'à 17h, ce qui me laisse du temps pour faire une petite visite d'Auckland, des achats de souvenirs et puis la préparation du sac. Ceci dit le temps ça passe vite sous ces latitudes :p) Je trouve enfin le guide pour l'Amérique du Sud Edition 2005, bien fait d'attendre avant de l'acheter. De toute facon, vu la taille et le poids, il aurait eu du mal à rentrer dans le sac avant. Je poursuis mes achats et je tombe nez a nez avec un allemand que j'ai rencontré sur la routeburn track. On discute un peu sur le parcours et les endroits que chacun a vus. Amusant de recroiser quelqu'un rencontré sur les sentiers. Puis ensuite je file à l'aéroport. Pas de chance l'avion vient de l'Australie, ce qui signifie que les places sont imposées car nous sommes très peu à embarquer de Nouvelle-Zélande. Dommage car c'est le vol le plus long de tout mon voyage et que j'aurais bien aimé avoir un couloir pour étendre mes jambes. Je me retrouve pour mon plus grand bonheur à côté d'un anglais qui à décidé de prendre toute la place avec son sac et de jouer les mecs virils en écartant au maximum ses jambes. J'apprécie d'autant plus qu'il a son casque de musique scellé à ses oreilles. Très pratique pour lui demander si je peux sortir. Bref peu de places, mais heureusement l'avion est équipé d'écrans individuels. 11h de vol avec comme programme : films, repas, dodo... On ne va pas dire que ça passe vite mais juste que ça se passe. Me voilà enfin à Santiago du Chili. Première chose : mettre la montre à l'heure. Elle annonce 4h10 du matin, 5 fév 2005. Ici il est 12h10, 4 fév 2005. Euh est-ce que les 3h de sommeil ont grillé mes quelques neurones restantes ? Je vérifie, nous sommes bien le 4 fév et il est 12h15. Oui je sais j'ai mis 5 min avant de réaliser que je viens de faire un bon dans le passé. Cette année 2005 aura une journée de plus dans ma vie. Je recommence donc cette journée du 4 février 2005 par faire la queue pour les services d'immigration. Les américains grillent tout le monde car ces gens là ne savent pas lire les panneaux, ce qui provoque la colère des brésiliens qui attendent patiemment. Ici pas besoin de 36 papiers, juste un tampon et je suis libre d'entrer au Chili ! Géraldine qui a prévu de faire un voyage de trois mois en Amérique du Sud m'attend à la sortie. Nous devons faire un bout de chemin ensemble. A la sortie, je ne trouve que les chauffeurs de taxi qui me harcèlent. Après 3 allers/retours dans le hall, je me dis que je n'ai aucune coordonnée de son vol et que je ne sais pas si ce dernier est bien arrivé. Finalement on tombe nez a nez. Ouf. On prend le bus pour aller en ville, prendre un verre et se poser un peu avant de se décider pour une auberge. Je prends les nouvelles fraîches de France, et je lui raconte un peu le début de mon périple. Une chilienne rencontrée en Nouvelle-Zélande m'avait donné une adresse d'auberge de jeunesse. Bonne pioche, le cadre est génial et pas très loin du centre ville. Nous posons nos affaires, puis découverte de la ville. Après 2 mois dans des pays ultra-occidentaux, je me retrouve au Chili - Amérique du Sud. J'ai du mal à réaliser. Impression que c'est normal et pourtant tout est nouveau. Nous grimpons une colline. La vue sur la ville est magnifique. Cependant on réalise tout de suite à quel point la pollution est omniprésente. Un voile recouvre la ville. Les montagnes ne sont pas loin, juste là, majestueuses, gardiennes de la ville. Bienvenido en Santiago de Chile !

31 janvier 2005
Tongariro Park - La suite...
Je partage le refuge avec 3 néo-zélandais d'Auckland. Ils sont là pour chasser le chevreuil. Cet animal a été introduit par les européens avides de retrouver leurs habitudes du pays d'origine. Le cas du chevreuil n'est pas unique : lapin, possum, chat, rat... sont certainement les pires. Grave erreur, car sans prétadeur ces espèces prolifèrent et détruisent la faune et la flore. La conséquence sur l'éco-système en Nouvelle-Zélande est très importante. La faune étant composée essentiellement d'oiseaux rares, plusieurs espèces sont en voie d'extinction voire déjà disparues (évidemment que des oiseaux qui n'existent nulle part ailleurs). La sonnette d'alarme a été tirée depuis plusieurs années, mais les dégats sont si importants, qu'aujourd'hui ils ne font que limiter la prolifération de ces espèces importées, impossible de les exterminer entièrement. C'est donc aux aurores que les jeunes chasseurs se lèvent. Cela me réveille, mais ce n'est pas plus mal. J'en profite pour aller voir le lever du soleil juste au dessus du refuge. Moment unique du jour qui se lève avec en toile de fond cet horizon orange et rouge qui s'offre à moi. Seul au milieu de la montagne, j'assiste à ce rituel imuable du soleil grimpant au dessus des nuages. Magique (cf. photo). Cette journée est la plus longue du parcours : 9h30 de marche sur le papier. Je ne tarde pas au refuge et prends le chemin avec un soleil déjà bien présent. Une journee chaude m'attend, cela va être dur. Je passe à travers la forêt, traverse des rivières, croise des cascades, découvre au détour d'un virage un lac reflètant un sommet enneigé... Moment de bonheur en pleine nature qui sera stoppé net en arrivant sur une route qui mène à une station de ski. J'avais bien vu qu'il fallait prendre un bout de route avant de retrouver le chemin, mais j'avais sous-estimé la longueur du tronçon. Le soleil cogne à tel point que le goudron fond. Je souffre à avancer avec cette chaleur. Je ne sais pourquoi mais j'ai décidé de faire ma pause qu'après cette partie. Un peu tétu car il me faudra marcher 1 heure pour faire 4 km sur cette route où les voitures crachent une fumée noire. Je me dis que je préfèrerais marcher dans le désert que sur cette satanée route, mais je ne veux pas faire de pause au bord de la route alors que je suis entouré de montagnes. J'arrive enfin sur la bifurcation où le chemin reprend. Bien content, sauf que c'est aussi le moment ou le soleil a choisi de se cacher derrière des nuages. Hum, il aurait pas pu le faire un peu avant !!! Je suis encore à 6 h de marche de mon objectif. Effectivement la journée sera longue. Je ne traine pas trop et j'enchaîne sur une descente. Les paysages se transforment en vallon ayant chacun sa particularité : roches glissantes, forêt dense, zone désertique, flore rase... Que de diversité, que de beauté ! Pourtant le chemin est difficile. Des escaliers qui coupent les pattes, des ornières qui adorent bloquer mon sac a dos, du sable qui apprécie de dire bonjour à mes pieds. Il n'en faudra pas plus : ok pause !! Je fais le point sur la carte. Il y a encore 1 heure de marche. Bon je me ressource en prenant des barres céréales au chocolat (ça remonte le moral le chocolat), puis motivé je repars pour finir d'une traite. Ceci dit j'oubliais un detail : les vallons. Bizarrement, ils ont décidé d'être plus profond qu'au début. Il faut donc descendre plus bas pour tout remonter, puis redescendre encore plus bas et étrangement remonter pour découvrir un autre vallon.... interminable. Il faut croire aussi que le soleil a pactisé avec le relief, car il revient en force en cette fin de journée. Comme il ne semble pas faire assez lumineux, mes chères et tendres ampoules des pieds se réveillent violemment à peine 20 min après la pause. Je persiste mais 15 min plus tard je jette l'éponge : pause. Il me reste 1 vallon à passer, ensuite le chemin se sépare. A ce point là, je serai à 15 min du refuge d'après la carte. Ça me motive, je repars. La dernière montée dans les cailloux n'est que souffrance mais je persévère. J'arrive enfin au croisement. Je regarde les panneaux d'indication : "Refuge 30min" Ahhhhhh, je vais le déraciner ce foutu panneau !! Je croise les doigts pour ne pas faire de bêtises, et j'espère que la carte a raison. Je fonce pour en finir au plus vite. 10 min plus tard le refuge m'offre sa terrasse au soleil, allongé par terre je ne bouge plus, impossible de faire mieux. Bilan de la journée : 8h10 de marche, 920 m de montée et 1005 m de descente. Je comprends mieux pourquoi je suis si fatigué !!!

27 janvier 2005
Tongariro Park
J'avais prévu de faire 5 jours de marche dans le parc. J'ai découvert assez rapidement que le circuit prévu était généralement fait en 3 jours. J'ai donc opté pour un parcours plus au sud ce qui me fera 6 jours en tout. Cela ne m'arrange pas mais le circuit en vaut la chandelle. Hier, j'ai fait la rencontre de Julia qui souhaitait faire le circuit de 3 jours. Comme elle est toute seule, elle s'est décidé à ne faire que 2 jours. Nous décidons de marcher ensemble la première journée. Ce matin c'est l'effervescence dans la cuisine, il est pourtant 6h du mat. La plupart des randonneurs font la traversée du parc en une journée (7h de marche). En période de pointe il peut passer plus de 800 personnes sur ce parcours, une vraie fourmillière. Après un petit voyage en bus avec une vitesse cassée, nous arrivons non sans mal au départ du circuit. Avec Julia, on laisse passer les "touristes" du bus pour tenter d'être un peu plus tranquilles sur le chemin. Peine perdue, toutes les 10 min un bus déverse son flot de randonneurs. J'ai jamais vu autant de personnes sur un chemin de randonnée. Ceci dit les paysages sont magnifiques et il règne ici l'impression d'être sur une autre planète. Roches volcaniques, étendues désertiques et des cratères colorés (rouge et jaune). Au delà de la vue, il y a aussi l'odeur de souffre omniprésente. Étrange après avoir passé tant de temps dans la forêt dans l'île du sud de se retrouver dans un endroit aussi désertique et d'avoir cette vision chaotique. Comme il fait très beau, nous profitons de cette journée avec beaucoup de plaisir. Les vues sont superbes, j'en prends plein la tête et je suis bien content. Il est aussi agréable de ne pas marcher tout seul. Nous arrivons au refuge. Il est assez marrant de voir tous ces gens en transit qui doivent courir pour ne pas rater leur bus. Nous nous restons dormir et c'est pas désagréable : vue sur les montagnes aux alentours et en particulier sur les lacs. Difficile de faire mieux ! Julia est déçue car elle trouve que le parc est magnifique et elle aimerait bien continuer le circuit. Au refuge nous rencontrons 2 suisses-allemands qui font le circuit de 3 jours. Le courant passe bien et nous motivons Julia à continuer avec eux. Elle n'a même pas le temps de réfléchir que nous faisons le point de la nourriture que l'on peut partager pour qu'elle puisse manger les prochains jours. C'est marrant de voir cette solidarité en pleine montagne. Un peu gênée mais tellement heureuse, Julia annonce : "Ok je continue". Vive la rando !

19 janvier 2005
Routeburn Track
La veille ? Il pleuvait pour changer. Pas trop grave finalement car j'étais dans la forêt. La nuit n'a pas été très chaude ce qui provoque un réveil un peu frisquet. J'ai du mal à comprendre. Mon duvet sur le papier : c'est -18 degrés confort / -25 degrés extrême. Je me dis qu'avec ces températures je peux dormir en plein milieu de l'Antartique : même pas froid. Pourtant ce matin, j'ai beau vérifier le thermomètre : 6 degrés. Je cherche désepérément le signe moins. Non il fait bien +6 degrés dans la tente et j'ai froid dans mon duvet. Evidemment cela n'aide pas pour se lever, pourtant dès que j'ouvre la tente un super soleil éclaire les montagnes en face. Il n'en fallait pas plus pour me faire sortir de ma tannière. Je suis à la 2ème étape du trek. La journée de marche qui m'attend est la partie la plus belle du trek. 6h de marche dont 4h au dessus de la forêt avec un chemin laissant découvrir des vallées sompteuses, un lac d'altitude d'un bleu éclatant, une végétation luxuriante... Le soleil prend vite de la hauteur et je me retrouve rapidement en short et en tee-shirt. Il fait chaud, voire très chaud. Cela fait du bien après toute cette pluie. La marche est très agréable (surtout la descente), je souris à chaque fois que je croise un groupe, non pas pour faire bien élevé mais plutôt parce que j'ai systématiquement droit à la question : "Ça monte encore longtemps comme ça?" avec une tête bien rouge et le souffle court, difficile de ne pas rire ! Je réponds "Forty minutes" (40 min) à un groupe d'israëliens. "What?" (Quoi) s'esclaffe un garçon du groupe. "Oh no you said forteen minutes!!!" (non tu as dit 14 min). Je prends donc mon sourire le plus beau et lui réponds : "No no, 40 min!!!". Il n'était pas loin de la crise cardiaque :p) Je m'autorise une petite bronzette à l'heure de midi. Il ne me reste qu'une heure de marche, et je me dis que mon corps a besoin de parfaire son bronzage. C'est donc sans tee-shirt que je m'allonge pour faire une petite sieste sur un rocher surplombant la vallée. Moment bien apprécié. J'entends une voie derrière qui se rapproche, une marche commentée. La guide s'amuse à faire monter le suspense tout en avancant doucement. Très fière elle annonce à son groupe la vue la plus belle de la vallée : tatalala. Sauf que je dois faire tâche dans le décor parce que son effet se transforme en : euh ! Oups désolé je fais bronzette. Finalement tous ses clients se concentrent sur moi plutôt que sur la vallée. Pourtant la vue est magnifique, j'ai rarement vu un paysage aussi grandiose (je parle de la vallée, pas de moi mais vous l'aurez évidemment compris !!!).

17 janvier 2005
Milford Sound
5h55 : Je me réveille. A peine le pantalon mis que le reveil hurle. Moi qui voulais faire discret pour ne pas réveiller la chambre, c'est raté. Les gens se retournent en soupirant. Désolé mais je pensais que j'avais au moins le temps de mettre un pantalon. A croire que tôt le matin, le temps passe plus vite ! Rapide thé et je retourne dans la chambre pour finir mon sac. Dans le noir, c'est pas très pratique alors je me dépèche. Je mets les choses les unes après les autres sans trop réfléchir. Résultat : mal organisé. Euh non en fait il est horriblement mal organisé. Tout ne veut pas rentrer et je me retrouve avec des sacs plastiques dans les mains. Pratique avec un gros sac sur le dos, un petit sur le devant, 3 sacs plastiques et un duvet. La prochaine fois je commanderai 2 autres bras pour noël ça peut servir. En sortant je constate qu'il pleut. Aujourd'hui est un jour un peu spécial car entre 2 randos j'ai réussi à caser une journée kayak dans le coin ultra touristique de Milford Sound. C'est un endroit magnifique où la mer entre entre les montagnes. C'est magique comme coin sauf qu'il pleut souvent, voire tout le temps. Arrivé là-bas, devinez quoi : il pleut (pour changer). La guide nous dit que cela n'est pas grave tant qu'il n'y a pas de vent et de grosses vagues, la pluie c'est un détail. Sur la route on a assisté à un ruissellement de cascades plutôt rare d'après la guide. La raison est simple il est tombé plusieurs jours de pluie en une seule nuit. Déjà qu'il pleut plus de 200 jours par an (soit 10 mètres d'eau par an ! Ah quand même !), je me dis que là c'est vraiment la journée parfaite pour aller faire du kayak. La bonne surprise est qu'ils fournissent tout : l'équipement (normal), mais aussi les affaires type collant, polaire... Résultat je me retrouve en maillot de bain et m'habille avec les jolis vêtements de la dame. Les photos ont été interdites après que je me sois habillé. Désolé vous ne me verrez pas en danseur étoile avec un collant noir, une jupe, un gillet de sauvetage et une jolie casquette (mais c'est pas plus mal je vous jure !). La guide se charge des petites explications et des consignes de sécurité. Voila on fait les binômes et je me retrouve avec un allemand de 50 ans avec moi dans le kayak. Son nom : Jurgen. Avantage : il pagaie fort ! Inconvénient : il pagaie TROP fort. En fait il ne pagaie pas en rythme et moi derrière je me bats avec le gouvernail et tant bien que mal j'essaie d'être coordonné. Pas facile. Sur l'eau je constate qu'il pleut toujours, normal, mais surtout qu'il y a du vent et des vagues. Moins normal. D'ailleurs dès qu'une vague arrive mon co-équipier se fige. Au bout de 10 minutes, il arrête de pagayer : trop de vagues ! Euh là je vais pas tout faire tout seul ! Bon les conditions sont trop mauvaises, la guide nous fait accoster. C'est bien on a fait un peu plus de 400m depuis notre départ, mais cela a pris au moins 1 heure. Pfff, j'ai connu mieux. Ah j'oubliais : il pleut toujours. En fait non, il ne pleut pas, il tombe des cordes. Généralement dans nos latitudes ca dure 10 minutes puis ca se calme. Là non, c'est en continu, genre cascade d'eau ! Ca n'arrête jamais. L'idée de sortir des kayaks pour aller prendre un thé aupres des arbres n'est pas forcément la meilleure. Au moins dans les kayaks je n'avais pas froid aux jambes et j'étais au sec. Cela fait 2 minutes que je suis dehors et je suis déjà trempé jusqu'aux os. Nous tentons de rejoindre les arbres pour s'abriter. Il faut passer un terrain miné de pierres glissantes qui n'espèrent qu'une chose : vous voir tomber. Je lutte mais les pieds souffrent. Finalement j'opte pour le zig-zag et non la ligne droite, certes moins rapide mais plus sur ! A ce moment je me dis qu'on ne peut de toute facon pas faire pire comme condition. Mieux fait de tourner ma langue par 2 fois avant d'ouvrir la bouche, je suis soudain attaqué par l'arrière par une averse de grêle. Je rêve, c'est pas possible je dois être dans un rêve là! Après le thé on tente une sortie pour visiter un peu le coin. Raté les vagues sont trop grosses. De nouveau position de radeau et retour au point d'origine. Nouvelle tentative 20 minutes plus tard, cette fois ci on repart d'où on vient. La guide n'est pas très rassurée, sa radio est en rade (manquait plus que ca !), elle ne sait pas où sont les autres groupes de kayak. C'est la première fois qu'elle a des conditions aussi difficiles. D'habitude on prend un bateau mais comme elle n'arrive pas à les joindre, on reprend les kayaks. Elle trouve un coin calme à l'abri du vent et du courant. Pour nous amuser, elle sort la voile pour kayak et on tente de remonter le courant de la rivière en position radeau. Décidement rien ne marche ce matin. La voile prend le vent environ 10 secondes puis s'effondre. Après une ultime tentative nous avançons. Ça marche! Tout le monde est content car on avance sans rien faire. Après ce petit épisode de navigation à la voile, nous nous balladons le long des falaises. 1000 mètres de roc juste au dessus de nos têtes : effet garanti ! Le bonheur ne dure pas trop longtemps. Un bruit sourd résonne autour. Une avalanche d'arbres répond la guide. Euh ça existe ça ! Oui et c'est très violent et spectaculaire. Et ca fait ce bruit là avec un air septique et peu convaincu ! Oui parfois. Et l'éclair là, c'est l'ame de l'arbre ? Non ca c'est bien l'orage. Ah bon ça me rassure. Enfin pas vraiment, car au niveau sécurité la guide nous conseille de rester le long de la falaise. Je me dis des fois qu'une avalanche d'arbre nous tombe dessus. La guide nous fait rentrer pas la peine de rester plus longtemps dans ses conditions. Ah bon déjà, dommage on commencait à prendre plaisir ;p). Ah mince j'oubliais : il pleut toujours ;p)

13 janvier 2005
Kepler Track
Nous sommes jeudi 13, mais cela pourrait être un vendredi. Je viens de passer la nuit dans ma tente et la première chose ce matin est de rechercher de l'eau potable. Je trouve un petit cours d'eau. L'eau est stagnante ce qui ne facilite pas le remplissage de la gourde. Impossible de remplir plus que la moitié, je reviens au campement et fait chauffer le liquide. Je constate que l'eau est marron, je n'ai pas confiance, mais voilà hier soir je n'ai pas fait la cuisine à cause d'elle. Ce matin je tente donc le thé. Le ciel est nuagueux et il pleut légèrement. Je prends le chemin un peu tardivement car je n'ai que 4 heures de marche. Le vent a la bonne idée de secouer les branches pleines d'eau. Evidemment les gouttes ont pactisé avec Guillaume Tell car elles viennent s'écraser dans mon cou. Hum j'adore. Je me la joue banlieusard et casquette à l'envers au moins ça marche! Je croise des gens dans l'autre sens, ils sont très bien couverts mais surtout bien trempés. Cela n'augure rien de bien sympathique. La pluie s'intensifie au fil des heures. Le sentier est lui de moins en moins pratiquable et je rencontre des bourbiers de plus en plus souvent. Je tombe nez à nez avec un passage de 15 mètres très bien pensé pour repeindre votre pantalon jusqu'aux genoux. Je décide de changer de pantalon. A croire que je choisis l'endroit le moins abrité où le moment le plus pluvieux, car les jambes à l'air, mon sac mouillé. Il est trop tard, j'enfile le pantalon et referme le sac. Peine perdue, je suis mouillé et mon sac aussi. Je repars. La motivation est faible et il est difficile de marcher. Le sac pèse vraiment très lourd, mais je m'impose 10 minuntes de plus avant la pause déjeuner. 5 minutes plus tard je jette le sac par terre. Mal vu, l'endroit est une vraie passoire. Je traine mon sac 10 mètres plus loin, à peine mieux. On fera avec. Je mange les yeux dans le vague. Par 2 fois des gens me saluent et cela me fait sursauter. Il fait froid et tout est humide, je repars. 5 minutes de marche et je sors de la forêt. Finalement j'ai bien fait de m'arrêter juste avant. Il reste encore 45 minutes de marche pour atteindre le refuge, le chemin est plus plat maintenant mais à découvert. Je m'avance. Un éclair jaillit dans cet univers tout gris. "Tiens je vais..."grrrrrrr! Ok l'orage est juste au dessus. Pas besoin de compter. Je fais un tour d'horizon, je peux potentiellement être un parfait paratonnere. Rien de rassurant. Les éclairs n'ont pas l'air de se répéter. Je continue. Je ferme tout au niveau de la veste et seuls les yeux et le bout du nez voient le jour. Les conditions sont désastreuses. Il pleut de plus en plus. Comment peut-il tomber autant de pluie ? Le vent pousse fort voire très fort sur le côté. Les bâtons sont mis à contribution. Mes mains bronzées sont devenues pâles et ont froid. La pluie se transforme en grêle et mes mains pleurent de douleur. Désolé mais là je ne sors pas les gants du sac ! Il y a division du corps et de l'esprit. Mes jambes imposent leur rythme et mes bras balancent pour suivre. Ma tête se vide et je divague. Je ne sais combien de temps j'ai marché mais je vois enfin le refuge : délivrance. Mes affaires sont certes trempées mais mon corps est sec. Je constate que tout le monde n'est pas dans mon cas. Il faut dire avec des tennis et des shorts, difficile de ne pas être trempé jusqu'aux os. Je prends un thé et me réfugie dans mon duvet pour une petite sieste. L'animation dans le dortoir me réveille et je constate que tout le monde sort son appareil photo. 2 minutes plus tard je suis dehors avec mes appareils : un magnifique arc-en-ciel juste au dessus du lac. Vision sur-réaliste après la tempête.

3 janvier 2005
Palm Beach
Palm Beach est un peu le Saint Tropez de Sydney. Sean Connery et Nicole Kidman y possèdent une villa ! Rien que ça ! Ok mais pourquoi Palm beach est si bien côté? C'est une péninsule où l'on peut voir la mer des 2 côtés. Evidemment ce n'est qu'à certains endroits, mais il est vrai que sa plage et ses petites îles ont beaucoup de charme. Kate a loué une maison, euh pardon une villa pour la semaine. Il y a encore une dizaine de jour j'étais à dormir sous une tente en pleine montagne, je me retrouve à présent dans une villa avec vue sur la mer en plein milieu des arbres dans un endroit les plus huppé de Sydney. Comment dire : renversant, impressionnant. La villa appartient à des architectes et cela se voit. Enfin j'ai plutôt l'impression de voir la photo d'un livre sur les plus belles maisons côtières de Sydney. Tous les meubles sont des objets d'art des 70's achetés dans des boutiques de design. Je n'ose pas imaginer le prix de la location à la semaine. D'ailleurs Kate ne veut pas le dire. Tout est dit donc. Ce jour est le dernier jour et nous rendons la maison, avec un peu de tristesse (là je sais pas pourquoi !). J'ai passé plusieurs jours en début de semaine à profiter des transats, de la plage, à jouer au cricket et au rugby. Mon expérience du body board ne sera pas à retenir dans les annales, j'ai plutôt eu l'impression de jouer à la machine à laver plutôt que de surfer sur les vagues ;p). Pour clôturer cette semaine un ami de Singapore nous propose de faire un tour de bateau avec un ami sud africain. Je me retrouve donc sur l'eau à l'arrière d'un hors-bord où nous filons à 35 noeuds dans une petite anse afin de déjeuner. La sieste sur le bateau est très appréciée d'autant plus que la soirée de la veille a été un peu (ndrl : trop ?) arrosée. Bref un bain de soleil, de mer et un tour en bateau : difficile de faire mieux. Oh pardon, j'oubliais, nous finissons à prendre un verre dans un bar surplombant la plage de Bondi Beach. Vue imprenable sur les surfeurs dans l'eau. Magique l'australie, non ?

31 décembre 2004
NYE Sydney 2005
NYE pour New Year Eve (Nouvel An). Les affiches sont partout en ville, un site internet est spécialement dédié à l'évènement. Et pour cause, la ville attend 1 million de personnes autour du port pour voir le feu d'artifice. Les routes du centre et autour du port sont bloquées à 15h30. Un important dispositif de sécurité est mis en place, ici on ne fait pas les choses à moitié. Je décide de me promener du côté de Bondi Beach pour profiter du soleil et de la plage en attendant la fin d'après midi. C'est suffisamment loin du centre pour ne pas être dérangé par le blocage des routes. Hier j'apprenais que je passerais mon réveillon avec Mickael un ami de Kate, il est chargé de m'emmener avec lui en soirée afin que je ne rate pas les feux d'artifice. Nous commencons par aller chez le directeur juridique d'une chaine de télé privée, autant dire que le champagne francais est bien apprecié ici. Je suis toujours aussi surpris par leur façon de consommer du camenbert : comme le pâté avec des toasts ! 20h50 nous prenons les escaliers direction le toit de l'immeuble. Beaucoup de gens sont déjà présents, la vue sur le pont de Sydney et l'ensemble de la baie est magnifique. Il faut dire l'immeuble est plutot bien situé et typé grand standing dans un bâtiment ancien. Nous observons une minute de silence pour les victimes du raz de marée. 21h départ du feu d'artifice, c'est le spectacle des enfants. La ville fait partir les fusées de 6 endroits différents afin que tout le monde puisse en profiter. De notre toit, nous voyons 2 endroits. C'est magique et pourtant ce n'est que le petit feu d'artifice. On m'informe que minuit c'est le vrai, là c'était un avant goût. OK je suis prévenu. Nous quittons cette soirée peu après pour passer prendre 2 autres personnes. Nous arrivons à la 2ème soirée et juste avant le fameux feu d'artifice. L'appartement est petit, mais aucun problème car nous montons là aussi sur le toit de l'immeuble. Vu un peu plus réduite que l'autre, mais nous sommes plus proches du pont. 12h, c'est parti le feu d'artifice commence. Ah mince, je suis en retard, ma bouteille de Moët et Chandon n'est pas ouverte. Je rate les premières minutes. Je me rattrape ensuite et ne perds aucune seconde. Le final sur le pont est magnifique même si la fumée est stagnante, ce qui limite la vue. Le feu d'artifice a duré 15min. Il a été écourté cette année à cause de la catastrophe en asie du sud-est, une partie du budget a été donné aux associations. Un petit peu déçu finalement, je m'attendais à un feu d'artifice plus long, mais c'était très bien quand même et puis c'est pour la bonne cause. BONNE ANNEE 2005 !

25 décembre 2004
Noël a l'Australienne
La veille, j'ai retrouvé Kate, amie australienne qui va m'héberger sur Sydney. Dès mon arrivée j'ai le droit à conduire sa voiture. Petit hic : la voiture possède une boite de vitesse manuelle, ce qui complique un peu la tâche. Ici les voitures ont plutôt une boite automatique ce qui est pratique quand on conduit à gauche aussi souvent que moi. Ceci dit, après le Népal, c'est un jeu d'enfant, enfin pas pour tout le monde. Ma conduite parisienne est un peu hors norme ici, ce qui fait frémir l'amie Kate. Oups je dois laisser mini 1 mètre à la voiture devant, je ne m'engage pas dans le carrefour même si c'est vert, on grille pas les feux rouges, on pile ! Ah bon, mais pourquoi ? Ok j'arrête mes questions qui me valent une réplique "Ah ces français". Revenons à cette veille de Noël qui n'est pas une soirée très importante ici. Nous passons chez des amis à elle pour prendre un verre et quelques toasts. Environ 15 personnes sont présentes pour cette soirée. A la télé, c'est la soirée "Carol's candles" (Les bougies de Carole), un grand spectacle de chanson de Noël interprétées par des stars de la chanson. Surprenant, comme concept, mais ils ont l'air de bien aimer. Imaginez un Halliday, Goldman ou encore Céline Dion, starlette de 16 ans chanter des chansons de Noël! Retour à la maison et emballage des derniers cadeaux (même ici je dois y passer ;p) !). Demain c'est Noël. Pour commencer cette journée de Noël, nous allons à la messe dès 9h30 le matin. L'église est bondée de monde, et je comprends très vite pourquoi. Le prêtre habillé traditionnellement fait de l'humour en permanence. L'ensemble de l'église rit de bon coeur. On me prévient ce prêtre est atypique. Effectivement, je n'avais pas cette image des prêtres australiens. Une messe qui passe vite avec des gens qui rient et applaudissent, Noël est vraiment un jour spécial ! Un adulte tentera de s'imiscer dans le groupe des enfants lorsque le prêtre les appelle pour venir s'assoir autour de l'autel. Peine perdue le père veille. La foule rit aux éclats. Les enfants feront la moitié de la messe à côté de l'autel et participeront activement. Après ce moment de bonheur, nous allons déjeuner avec l'ensemble de la famille de Kate chez Juliet (sa soeur est mon ancienne flatmate). Le sapin est couvert à ses pieds de cadeaux. J'ai beau scruter l'audience, aucun enfant dans les parages. Ah bon c'est une tradition familliale : plein de cadeaux. Ok, j'aurais même le droit à des cadeaux pour mon voyage. Joyeux Noël !

19 décembre 2004
The overland track
La Tasmanie est le plus petit état de l'Australie. C'est la petite île située en bas à droite de l'imposant continent. Bon vous ne voyez toujours pas ? Prenez une carte ;p) Elle est réputée pour être pluvieuse. J'ai donc choisi l'été pour m'y promener et en particulier faire l'overland track. Au moins je serais sûr de ne pas avoir trop de pluie. Une randonnée de 6-7 jours qui traverse un parc naturel classé au patrimoine mondial (1262 km3). Nous y trouvons le mont Ossa 1617m (plus haut sommet de l'île) et le lac Saint Clair (le plus profond de l'Australie). C'est la rando la plus connue en Australie car très sauvage. Sur 7 jours de marche j'aurais le droit à 5 jours de pluie. C'est marrant car ici quand on se prend une averse sur la tête on appelle cela une "shower". Je suis d'accord avec eux, c'est vraiment une douche. D'ailleurs dès le premier jour, mon pantalon de rando en fera les frais. En 40 sec, je suis trempé jusqu'aux os et mon pantalon pèse trois fois plus lourd. Bienvenue dans le "wild" (sauvage). Les paysages sont à couper le souffle enfin bon dès que les nuages ne me bouchent pas la vue. Il y a beaucoup de forêt avec des arbres énormes (+ de 50 m de haut) mais aussi des charmants troncs en plein milieu du chemin, et une piste avec des endroits charmants (boue, pierres et racines glissantes...). Bref que du bonheur à n'en point douter. Finalement en Australie même en été il y a des coins où il pleut, fait froid et un vent à vous faire tomber. Il est parfois difficile de comprendre pourquoi j'adore randonner, puisque mes épaules pleurent, mes pieds se couvrent de sparadra, mes mains gèlent, mon estomac crie famine, mes vêtements ont décidé de ne plus sêcher, mon duvet a arrêté de payer EDF, et ma gourde a decidé de conquérir le tissu de mon sac a dos.... Heureusement que le soir je peux me reposer dans une hutte sommaire et discuter avec des gens sympathiques. Mais parfois il vous arrive aussi l'impensable : en fin d'après-midi, au détour d'un bosquet je me retrouve en face d'un animal bien étrange. La faune est plutôt nocturne ici, il est rare de croiser des animaux. Pourtant ce jour est un jour de pluie, le pire de toute la semaine avec en prime un ciel sombre. En plein milieu de cette forêt dense, il est difficile de savoir si nous sommes le jour ou la nuit. Devant moi, un petit animal craintif est là en plein milieu du chemin, ca y est je le vois, je m'approche doucement... il reste... je m'approche encore un peu, non je ne rêve pas, c'est bien un monstre de tasmanie que j'ai devant moi. Il est tellement rare d'en voir, je suis aux anges, j'en oublie oû je suis, je savoure. Je lui parle un peu lui demande des nouvelles de sa famille et puis s'il a pas un remède pour la météo parce que là c'est pas terrible. Et nous voilà partis à discuter pendant 10min tous les deux en plein milieu de la forêt. Enfin bon c'est pas le tout mais j'ai encore de la route pour arriver à la prochaine hutte, je me lève. Oû suis je? "Ah man how are you doing?" (comment ca va?). Cette voix qui vient d'en bas, je la connais, ah oui tiens c'est l'Australien tout chevelu qui me parle. "Good sleep?" (bien dormi?). Ouf là j'ai du m'assoupir un peu. Faut dire, la journée etait tellement pluvieuse que je n'ai marché que 2h pour me plonger dans mon duvet et attendre la fin de journée. Je suis dans la dernière hutte du parcours, elle ne dispose que de 4 lits, mais elle est juste à côté du lac. Ca doit être superbe quand il faut beau. Voilà le réveil est brutal parfois, désolé ce n'etait qu'un rêve, mais promis j'ai vu un monstre de tasmanie c'était juste pas les mêmes conditions. (cf. photo)

8 décembre 2004
L'expérience Ayers Rock
La nuit fut magique. La tête dans le ciel, s'endormir dans son duvet en regardant les étoiles filantes traverser la voix lactée. Je suis dans le parc d'Uluru ou se situe le rocher le plus connu d'Australie : Ayers Rock. Oui le fameux rocher rouge en plein milieu du désert. Je suis de nouveau en circuit organisé mais cette fois-ci le groupe est plus important : 16 pers. Nous voyageons en mini bus climatisé avec un guide/chauffeur. Hier soir, nous avons assisté nombreux au coucher du soleil sur le rocher. Ce matin ce sera le lever. Il est 4h du matin, et le camp se réveille. Il fait froid et le feu est bien apprecié à cette heure-ci. J'ai un peu l'impression de monter/descendre du bus en permanence depuis hier, mais le guide me confirmera que ce circuit est très touristique. Difficile de sortir des sentiers battus ! Il faudra faire avec. Dès l'arrivée sur le site pour admirer le lever du soleil, de nombreux cars ont déjà déversé leur flot de touristes. Il est à peine 5h30 et pourtant on se presse. La vue est magnifique, même si admirer la nature avec tout ce monde me déplait, il faudra bien que je m'habitue. Imaginez de visiter la Tour Eiffel sans un touriste : Impossible ! Nous ne nous attarderons pas sur le site, au programme nous avons une marche de 2h avec au choix : gravir le rocher ou faire le tour. Sachant que la communauté aborigène demande de ne pas le gravir car il représente pour eux une montagne sacrée interdite. Je choisis par respect de faire le tour. Nous ne serons que 4 à faire ce choix, les autres préfèrent conquérir le sommet. Je suis outré par autant de manque de respect. Pourtant il est écrit partout de ne pas gravir le rocher et voilà que la plupart des touristes s'amusent à conquérir une montagne qui culmine à 800m d'altitude et redescendent en s'exclamant : "I did it" (je l'ai fait). Quel bel exploit effectivement! Je suis fier pour eux. Il faut dire la partie la plus dure est équipée d'une chaine pour faire plus vrai ! Si j'étais les aborigènes, je fermerais le site tout simplement, mais voilà j'imagine que les acteurs économiques du tourisme pèsent de tout leur poids pour éviter cela. On me dira que pour 95% des aborigènes, le site n'a aucune signification spirituelle pour eux. Exact, vu que le site appartient à une seule communauté et qu'il existe de nombreuses communautés en Australie, ayant chacune leur dialecte, leur religion, leur site sacré... On me dira aussi que lorsqu'on voit les aborigènes en ville, ils sont saouls et trainent comme des clochards. Comment respecter leur religion si eux-mêmes ne la respectent plus ? Il est vrai que c'est frappant en particulier dans les villes comme Darwin ou Alice Springs. Ce sont les "long grass" (je ne suis pas sûr de l'orthographe). Ce sont les exclus de leur communauté qui se retrouvent en ville et qui n'aiment qu'une chose : boire et être assis dans l'herbe. Lorsqu'un individu dans une communauté fait un acte interdit (boire de l'alcool, voler...), il est conduit dans un centre de transit afin qu'il reprenne une attitude digne de sa communauté. Il revient ensuite dans sa communauté. Il a ainsi 3 essais. Si au bout du compte, il récidive une 4ème fois, il est exclu définitivement de la communauté. Alors oui en ville, on voit la minorité décadente des aborigènes. Oui les communautés sont frappées fortement par l'alcoolisme, et que le niveau de vie des aborigènes est plus faible que l'Australien moyen. Les autres aborigènes vivent dans leur communauté généralement loin des villes dites "blanches", car ce sont des gens qui préfèrent rester entre eux. Difficile de le voir donc et de donc la géneralisation se fait sur la minorité décadente! Voila faut-il donc gravir le rocher pour autant. Personnellement je maintiens ma position : NON. Et vous accepteriez-vous qu'un aborigène monte sur l'autel de notre dame histoire de voir la vue qu'on a d'en haut?

5 décembre 2004
Le parc Kakadu
La prononciation est "Caca doux", on ne rigole pas svp ! Alors ce parc est situé à 250 kms à l'ouest de Darwin. Vous vous souvenez de Crocodile Dundee ? C'est pareil. D'ailleurs je crois que certaines images ont été tournées là-bas. J'ai réservé un circuit organisé pour 2 jours dans ce parc. Le guide passe me chercher avec un Toyota Land Cruiser, un 4x4 légendaire. Nous récupérons ensuite les autres complices, le groupe est constitué de 8 personnes plus le guide. Sur la route, nous nous arrêtons pour prendre un petit-déjeuner. Nous profitons de ce moment pour nous rafraîchir le cou et les épaules en endossant de jolis serpents d'env. 2m de long. J'hérite d'un python noir calme et serein, Euh il est pas mortel son venin ? NON. Ouf ! Nous embarquons sur un bateau, c'est au tour des crocodiles de nous montrer leurs dents. Hum sympathiques ces petites bêtes. Notre guide (Crocodile Dundee tout craché) nous présentera de belles fresques aborigènes sur un site sacré, et nous expliquera la relation que les aborigènes entretiennent avec la nature. Un bon moment pour s'imprégner des règles qui régissent leur communauté. Je prends plaisir à l'écouter pendant même qu'un groupe de retraités passe sur le site en moins de 3 minutes. Nous y resterons plus de 20 min !!! Il faut extrêmement chaud dans cette région de l'Australie, nous transpirons à grosses gouttes sans rien faire. La baignade est la récompense de la fin de journée. Petite nage au milieu de rochers formants une piscine naturelle. La vue est superbe. L'orage grondant au loin nous arrive finalement pour mon plus grand bonheur. Un ciel sombre, des éclairs frappant à la verticale, des grondements sourds, des gouttes chaudes sur le visage et le corps appréciant la douce chaleur des eaux des bains naturels. Très vite nous reprennons le 4x4, nous empruntons la même piste qu'à l'aller pour rentrer au campement. La route est méconnaissable. Nous trouvons des branchages au milieu de la piste, des arbres coupent la route et la pluie a déversé des flaques énormes... je découvre la conduite tout terrain, aventure totale avec de la boue qui passe sur le pare brise, j'apprécie d'être à l'intérieur du 4x4 !

27 novembre 2004
La moto au Népal
Ce matin nous visitons un temple au dessus de la ville de Pokara. Le temps est superbe et nous décidons de louer des motos pour l'après-midi. Nous trouvons un loueur qui offre la demi-journée a 250 roupies (soit env. 2,5 euros). Je suis l'heureux locataire d'une yamaha 150cm3. On me fournit un casque sorti dans les années 70. Je dois avoir une superbe tête car je fais la risée du groupe. Je m'imagine en Ed la poignée du Joe Bar Team ! Je pensais devoir présenter mon permis, même pas besoin ! Pour l'assurance je n'ose même pas demander. La moto est déjà sur la réserve au niveau du carburant, notre première mission sera donc de mettre du pétrole. Nous nous arrêtons à une pompe. On se fait servir : 3L tout rond svp!! L'ancienne pompe se met à tourner lentement jusqu'au chiffre demandé. Ca devrait aller pour notre tour autour de Pokara. Je paie 200 roupies pour l'essence. Je viens de comprendre pourquoi notre chauffeur de taxi économisait son essence. Sur les 3 motos louées, un couple rencontré sur le trek n'a pas de casques. Le loueur n'en avait plus. Ici on doit porter le casque, c'est obligatoire pour le chauffeur mais pas pour les passagers ! Evidemment à un carrefour, un agent de la police les arrête. Petite discussion rapide. Désolé Mr l'agent mais le loueur n'avait plus de casques. Vous venez d'où ? France - Ok allez y ! Et c'est reparti ! Il faut vite apprendre à maitriser le klaxon, outil indispensable pour se frayer un chemin. Les véhicules arrivent de tout bord : bus, taxi, camion, moto, tuk-tuk, motoculteur... J'évite assez facilement le flot car tout se passe lentement et sans brutalité. Ensuite il faut apprendre à anticiper les trous. Oui cela ne parait pas simple lorsqu'on ne connaît pas la route ! En fait dès que l'autre devant freine, il faut surtout pas doubler, mais freiner aussi. J'apprends aussi à prévoir les mouvements d'une vache au milieu de la route, à doubler, à me faufiler dans les bouchons, à rouler sur du foin étalé sur la route, à sourire aux policiers qui contrôlent les routes...Et les paysages autour de Pokara ? Euh j'ai pas trop bien vu, parce que j'étais un peu concentré sur la route et puis j'ai aussi mangé du foin de la remorque d'un motoculteur en le doublant. Allez savoir pourquoi !

25 novembre 2004
Le code de la route au Népal
Voilà c'est la fin du trek, 17 jours de marche dans les montagnes népalaises et beaucoup, beaucoup d'images dans la tête. Nous finissons ce jour par une "petite marche" de 2h pour arriver à Noya Pool : retour à la civilisation urbaine, oups pardon je voulais dire à la pollution urbaine! Noya Pool est en fait un parking rempli de véhicules qui font la navette pour Pokara. Les bus, taxis, camionnettes sont là pour vous remplir les bronches de cette chaleureuse odeur de gaz d'échappement et surtout vous assourdir vos tendres oreilles. La désorganisation est la première impression de cet endroit, pourtant notre guide ne tardera pas à trouver 2 taxis et ceci dans un temps record de quelques minutes. Je me demande encore comment cela est possible que le guide me tire par le bras pour mettre mon sac dans le coffre. Une superbe Toyota qui n'a pas pris une seule ride si ce n'est que l'ouverture du coffre se fait avec un tournevis ;p) D'ailleurs la serrure est récalcitrante aujourd'hui : impossible d'ouvrir le foutu coffre. Notre guide demande aussitôt une autre voiture. A peine 30 sec et voilà une nouvelle Toyota. La même mais avec un coffre qui s'ouvre ! Le chauffeur a gagné la course. C'est parti je monte à l'avant (la conduite est à gauche), bienvenue sur les routes népalaises !!! 1ère règle on roule au milieu, tout simplement parce que les bas-côtés de la route sont impraticables sauf en cas d'urgence (ex : une voiture en face qui double un bus !). 2ème règle on se rabat au dernier dernier moment (vous savez l'ultime juste avant l'accident). 3ème règle : on klaxone en permanence (pour dire qu'on va doubler, qu'on est pas content, qu'on a doublé, qu'on est content que l'autre soit pas content...). 4ème règle : on peut doubler aussi dans les virages et ce sans visibilité ! 5ème règle : Savoir piler et emprunter le bas-côté ou la partie droite de la route pour éviter les énormes trous. 6ème règle : l'essence coûte cher, voire très cher donc on coupe le contact dès que c'est possible (la voiture devient bien silencieuse ^_^) 7ème règle : il faut pas être pressé car les pointes de vitesse à 60km/h sont extrêmement rares. On doit rouler en moyenne à 30km/h. Ah si j'oubliais, au Népal il n'existe pas de code la route, mais vous vous en doutiez, non?

24 novembre 2004
Les Maoïstes
La journée de marche d'hier a été écourtée par la pluie. Le mauvais temps nous a retardé, nous sommes donc arrêtés un peu avant. Nous avons rencontrés dans la lodge un belge qui tient un dispensaire dans le village. Il nous raconte sa vision des maoïstes. Ces derniers nous les avons déjà rencontrés le 3ème jour du trek. Nous avons payé une taxe de 1000 rps (11 euros) qui contribuera à la construction des écoles, l'approvisionnement en médicaments.... Cela c'était le discours du jeune étudiant maoïste qui nous a remis un beau papier du "United Revolutionary Interim People's Council" et attestant du paiement de la taxe révolutionnaire. Notre guide a bien négocié car nous avons payé que 10 jours sur 15 prévus pour le trek. Merci Bhusan. Les maoïstes était plutôt sympathiques et ils n'étaient que 2 à contrôler. En fait, il y avait une 40aine d'hommes armés cachés le long du chemin, nous n'avons rien vu. Le touriste est roi au Népal, ni le gouvernement, ni les maoïstes n'osent s'en prendre aux touristes et pour cause : c'est la 1ère ressource du pays. Mais logique que tout le monde nous taxe un petit peu sans vouloir nous toucher. Revenons a notre belge, sa vision est tout autre. L'argent prélevé va directement pour l'achat d'armes et la guérilla. Les maoïstes brûlent des écoles, kidnappent les enfants pendant 2 semaines pour faire de la propagande et les renvoient chez leur parents.... L'armée de son côté c'est pas mieux, elle fait de la torture, canarde à tout va quand ils voient des rebelles... bref un milieu et une ambiance qui ressemble un peu a celle de l'occupation en France par les Allemands (si j'ai bien suivi mes cours d'histoire!!!). Bref son message est que les touristes ne voient rien et que ce sont les népalais qui souffrent car ils sont pris entre 2 feux. Bon nous voilà rassurés, d'autant plus que nous marchons vers Gorepani, fief des maoïstes. A Poon Hill, juste au dessus de Gorepani, il y a une superbe vue sur la chaîne des Annapurnas. C'est encore raté pour nous le temps est bouché car nous arrivons trop tard. Le guide ne veut pas s'attarder car il a peur des maoïstes. D'apres ses infos, ils sont passés hier soir dans les lodges pour prélever leur taxe. Nous reprenons rapidement le chemin. Toute la journée nous nous attendons à les croiser, c'est leur zone habituelle de contrôle. Nous arrivons à notre guest house le soir, et pas de maoïstes. Soulagés! Il se peut qu'on puisse encore les croiser demain mais nos chances se réduisent. La chose qui nous arrangerait est de ne pas les croiser afin d'éviter de payer encore 500 rps. Nous débutons une partie de billard népalais avec le gamin de la guest house et un porteur. Le jeu bat son plein quand nous apercevons 2 jeunes armés d'un fusil chacun. Plusieurs personnes habillées comme Mr tout le monde naviguent autour de la guest house qui est juste sur le bord du chemin. Ce sont des maoïstes, difficile de faire la différence entre les autres, mais le petit groupe est constitué de 5 personnes. Des allers-venues autour de notre table et puis notre guide est pris à part pour un interrogatoire sur lui et notre groupe. Il aura le droit au beau discours de propagande du chef. Notre guide dira que nous avons deja été taxés. C'est ok pour le chef du petit groupe. Nous avons du mal à comprendre, le petit groupe reste dans les parages de la guest house. Et pour cause, un groupe d'une soixantaine de personnes est attendu, ils préparent leur arrivée et négocient avec les guest houses pour les "accueillir". Régulièrement voire quotidiennement les guest houses doivent fournir à manger sans broncher, ce qui n'est pas du goût de tous évidemment. Le groupe arrive, cette fois-ci pas de doute ils sont habillés pour certains en militaire, d'autres en civil. Ils sont tous très jeunes entre 16 et 25 ans. Il y a aussi pas mal de filles. La tension se fait sentir. Le groupe se dissipe dans le village, notre lodge écope de 5 maoïstes qu'il faut nourrir. Ensuite nous mangerons à notre tour. Pendant que nous mangeons, un autre chef maoïste discute avec notre guide. Même discours que le précèdent, mais celui ci insiste pour que nous montrions le papier remis par le précèdent contrôle et certifiant que nous avons bien payé. Ils attendront que nous finissons de manger. Pendant ce temps, le guide nous explique ce qui se passe. Il est très tendu. A peine fini de manger, 2 maoïstes reviennent et entrent dans la salle à manger, s'adressent à notre guide en Népalais. Il nous traduit en anglais, ils veulent le papier. Mince on va devoir repayer. On joue la montre en leur expliquant qu'on a déjà payé et que le papier est au fond du sac, pas facile à retrouver. Aucune réponse. Oups bon la, c'est pas un marrant le chef. Il faut dire il a déjà un avant bras en bois, un vrai guerrier, donc on va pas trop jouer la corde sensible cette fois-ci. Nous montons dans notre chambre pour chercher le papier. En bon vieux chieurs, nous décidons de traîner pour retrouver le papier, même si nous savons exactement ou il se trouve dans le sac. Nous sommes juste au dessus de la salle et nous les entendons discuter. Notre guide subit encore leur propagande et nous décidons de redescendre 5min plus tard pour en terminer avec ce calvaire. Nous nous mettons d'accord pour dire qu'il nous reste plus assez d'argent pour payer 500 rps car nous sommes sur la fin du trek. S'il faut nous viderons nos poches devant eux. Je donne mon papier au chef maoïste. Il jete un oeil et disparait avec son binôme aussi vite qu'ils sont arrivés. Nous ne les reverrons plus. Ouf...

22 novembre 2004
Tatopani
Après que Laurent ait été malade hier soir et qu'Alexis se soit un peu trop amusé avec la bière Everst, je relate à notre malade la soirée d'hier soir au lodge. Imaginez un peu un village en plein milieu de la montagne népalaise avec un frigo dernier cri, une énorme télé et un dvd! Ajoutez à cela un etudiant ingénieur à Pokhara qui possède plein de dvd de musique.... ca y est vous êtes à Marpha. Maintenant prenez le dvd du film Pink Floyd - The Wall et faites le regarder à des népalais qui n'ont pas la télé : notre guide et nos porteurs. Résultat garanti, nous sommes passés pour des fous en leur disant que nous adorions ce film :p) Nous tenterons d'expliquer quelques messages du film à notre guide qui comprend l'anglais, et c'est déjà énorme. Les porteurs resteront scotchés devant tant de bizarreries. Nous prenons ensuite le chemin comme d'habitude. Cette fois-ci l'étape prévue est plus longue que les autres. Nous avançons tranquillement tout en profitant du soleil du matin et pour faire des photos. Depuis le début du trek nous avons régulièrement des contrôles de la police népalaise. Le guide s'occupe de tout. Pour les touristes, aucun souci, les procédures se déroulent comme une lettre à la poste. En revanche pour les népalais, ils sont plus pointilleux. Un de nos 2 porteurs a souvent des problèmes avec sa carte d'identité. Ca discute toujours 5min et puis ca passe. Cette fois-ci le policier est intransigeant. Ca se complique, le policier perche sur son mur déchire la carte et la jète à la figure de notre porteur debout devant lui. Les lunettes noires qu'ils portent cachent ses yeux, quelques minutes plus tard, je vois des larmes glisser sur sa joue. Le policier lui passe un savon, nous ne comprenons rien. L'ambiance est tendue. Les heurts avec les maoïstes et l'armée sont de plus en plus fréquents, résultats les contrôles de polices ont été renforcés. Notre porteur a pris une carte d'une autre personne et a posé sa photo, ils s'en sont apercus. Falsification de papier, cela peut aller jusqu'à la prison. Notre guide laisse faire, il n'y a rien à faire. Nous devons attendre le dénouement. Finalement, les policiers commencent à sourire et à rire, évidemment ils n'ont rien trouvé de mieux que de faire faire à notre porteur des flexions en se pincant les oreilles. Quelle humiliation! Nous sommes sans voix par tant de bêtise. Nous repartons finalement avec notre porteur, la police a laissé passer. Pourquoi notre porteur a falsifié la carte ? Aucune explication, mais il se peut qu'il soit réfugié tibétain et que sans une carte d'identité, impossible de travailler au Népal. Nous poursuivons notre route jusqu'à Tatopani sur un rythme endiablé car le guide a décidé de nous semer. Cause perdue, nous sommes un peu trop joueur pour cela. Nous finissons en sprint pour doubler le guide et arriver en premier dans Tatopani. Village qui signifie en népalais eaux chaudes. Nous profiterons de ce lieu pour nous remettre de toutes nos émotions de la journée en prenant un bon bain chaud...hum bien agréable ces p'tites sources en pleine montagne.

18 novembre 2004
Thorung Pass
Nous sommes au High Camp (4670m), la nuit a été difficile. Malgré le fait que je me suis couché très tôt, le manque d'oxygène m'empêche de trouver le sommeil. Chaque effort à cette altitude se solde par des essouflements comme si je venais de courir un 100m. Nous buvons beaucoup à cette altitude pour éviter les maux de tête, ce qui provoque inévitablement des entrées/sorties assez régulières du duvet! Que d'effort pour les pipis nocturnes :p) A minuit le mal de tête est tel que Laurent et moi prenons un cachet. Miracle, j'arrive à m'emdormir pour quelques heures. Réveil vers 6h, départ un peu retardé par l'oubli du guide de se réveiller. Peu d'importance, le temps est bouché et il neige un peu. Petit déj léger et direction le Thorung Pass. C'est un col qui se situe a 5416m d'altitude. Autant dire que c'est LA difficulté du trek des Annapurnas. Nous partons tous ensemble. Assez rapidement je me retrouve seul a marcher. Laurent est parti comme une fusée devant avec les porteurs. Alexis traîne à l'arrière avec le guide. Mon altimètre étant etalonné, je suis ma progression. Le chemin est très bien balisé pas de soucis de ce côté. Mes pas sont lents, voire très lents mais je ne peux accélérer. Ca monte régulièrement, le terrain est caillouteux, mais rien de difficile. Le plus dur est de maintenir un rythme constant. J'ai tellement l'impression de ne pas avancer que je voudrais accélérer : impossible. Chaque tentative se solde par une accélération violente des battements du coeur et des essoufflements. J'arrête de jouer avec mon palpitant et reste à mon rythme, on prendra le temps qu'il faudra. Je ne ferais que 2 pauses pour ne pas perdre le rythme. Mon altimètre annonce encore 300m de montee. Le guide d'un couple de francais me dit qu'il reste environ 40m de marche pour atteindre le sommet. Le temps est bouché, les montées se succèdent et n'en finissent pas. Je suis toujours seul a marcher et c'est pas plus mal, à cette hauteur les discussions ne servent à rien. 20 min plus tard j'arrive au col. Au début je me dis qu'il y a erreur, euh quoi déjà? On m'aurait menti sur les 40min. La montée doit continuer encore, c'est pas possible c'est trop facile, mais non il faut se rendre à l'évidence je suis au col. Arf mon altimètre s'était trompé de 200m, bonne nouvelle! Facile en fait :p). Même pas mal à la tête et forme physique parfaite. A la cabane à thé je retrouve Laurent arrivé 20min plus tot. Je rigole, prends des photos et profite un peu...du temps bouché en attendant Alexis et le guide. Puis recompensation (ndlr : ???) pour cet effort et le succès de notre modeste expédition, nous dégustons les bonbons Haribo (merci les potes de Rennes), certes un peu durcis par le froid, mais tout le monde apprécie. J'avais promis de le faire en haut, c'est fait ;p) Alors pour les sceptiques, je vous montre la photo avec la belle pancarte. (de g. a d. : Bhusan, Laurent, Alexis et moi)

9 novembre 2004
Le bus local népalais
Le rdv était fixé à 6h10 devant l'hôtel. Le stress de ne pas entendre ma montre m'a découpé la nuit. Un peu fatigué je descends à la réception. Je suis seul. J'attends dehors, Kathmandu se réveille et les premiers klaxons remplissent la rue. Laurent sort de l'hôtel, il fait le trek avec moi. Nous faisons connaissance. Le guide arrivera plus tard, il s'appelle Bhusan, un népalais bien sympa. Nous filons récuperer Alexis, dernier membre pour compléter notre folle équipe puis direction la gare routière de Kathmandu (attention souvenez vous des prénoms, ils vont réapparaître dans les prochaines news). L'organisateur m'avait prévenu, ce sera un bus local. Je m'attends au pire... La gare routière est une zone désorganisée ou les fumées noires des gaz d'échappement vous font fumer 4 paquets de cigarettes en 10 sec. Le guide trouve enfin le bus, il faut dire pas facile car il n'y a aucune indication. C'est un TATA marque emblématique des bus indiens. Imaginez un bus 4x4 avec des énormes roues et un bas de caisse aussi haut qu'une voiture. Bref pour monter, euh pardon, pour grimper, on s'aide des anses sur le coté et on tire fort sur les bras. Des l'entrée dans le bus je me cogne la tête. Les népalais ne sont pas grands, mais quand même le plafond est vraiment bas. C'est parti pour 7h de bus. Premiêre surprise, le bus a les sièges inclinables, ok il faut activer une manivelle un peu rouillée, mais ca marche. Deuxième surprise, il est équipée d'une télé et d'un magnéto. Finalement j'aurais préféré sans, car les films indiens ne sont vraiment pas terrible (Ah Bollywood...). Ce qui me surprend au départ de la gare, ce sont les gens qui montent et descendent en permanence. En fait ce sont surtout 2 jeunes garçons qui nous appelerons les assistants. Leur boulôt consiste à aider le chauffeur dans la conduite. Ils préviennent dès que des passagers veulent monter ou descendre, crient, tapent sur la taule, sifflent... Tous un langage qui permet au conducteur de se concentrer sur la route. Et il y a de quoi! Sur la route, on roule au milieu, on se rabat au dernier moment, on double dans les virages, on pile pour la vache au milieu de la route.... Les arrêts sont très fréquents entre les montées/descentes des passagers, les achats divers et variés du chauffeur, des passagers... les points de contrôles de l'armée, les pauses café, repas... bref il nous faudra 7h de route pour parcourir 180km. Quoi c'est pas rapide? Certes mais au moins on apprécie les paysages qu'on traverse :p) alors vive le bus local!!!

7 novembre 2004
Aéroport de Delhi
En sortant de l'avion à New Delhi, je sais déjà que je vais passer une superbe nuit dans cet aéroport (10 heures d'attente). L'aéroport est finalement assez petit par rapport à ce que je pouvais imaginer. La demoiselle de l'agence de voyage qui m'avait vendu le billet m'avait signalé que je commençais mon voyage par une galère. J'étais prévenu!! Je tente de rejoindre la zone de transit pour voyageur en partance. Refusée par le gentil militaire qui m'explique que je dois être enregistré pour y pénétrer. Il me conseille de retourner voir le personnel de bord. Je retourne donc voir nos amis de British Airways et explique ma situation. Vol demain matin sur Indian Airlines et pas de visa pour l'Inde. Un stewart me fait descendre vers les douanes et me demande de m'assoir sur une pauvre chaise au milieu de nulle part. Je m'exécute. Il me lâche juste avant de partir : "On viendra vous chercher". Un autre avion vient d'arriver et fait défiler son flot de touristes. Puis plus aucun voyageur dans la zone de contrôle. Je me sens bien seul. Personne n'est venu et il est 3 heures du matin. Je décide d'aller voir les douaniers. Réponse très rapide : "On viendra vous chercher". Ah bon! Je retourne sur ma chaise. Je me demande bien comment ils peuvent savoir qu'un petit francais attend ici. Une heure et quelques chapîtres de mon livre plus tard, une dame vient me voir et me demande mon billet d'avion et mon passeport. Son accent est terrible et j'ai du mal a comprendre. Elle repart. 15 min plus tard elle revient avec mon sac. Je pensais qu'il etait enregistré jusqu'à Kathmandu. Elle me demande de l'accompagner. Direction la zone de transit : retour à la case départ. On m'enregistre sur le cahier pendant que le militaire discute avec moi. C'est marrant il est plus sympa que la première fois. Me voilà enfin dans la zone de transit, tout ca pour me retrouver sur un fauteuil et entendre : "On viendra vous chercher". Je laisse passer la nuit. On est déjà le matin, et l'heure de mon vol approche. Les contrôles sécurité commencent ce qui ne me rassure pas. Personne n'est venu me chercher. Je me déplace pour être plus visible. Finalement je demande a une personne de l'aéroport. Réponse : "Je ne m'occupe pas de votre vol, on viendra vous chercher". Ah ok!! Effectivement deux personnes viennent et me demande mon nom. Réponse : Sébatien LOUVEL. Normal. Elles repartent sans rien dire. Elles reviennent 20 min plus tard et disent : "Mr LOUVIL". Arf ces indiens. "Oui c'est moi". Ils oseront ensuite me dire qu'ils me cherchaient partout. Sinon j'ai eu mon avion sans problème, mais pas sans stress, il faut bien l'avouer.