Comment?

Seul ?
Je suis parti seul en voyage avec mon sac à dos. C’était un choix car c’était avant tout un projet personnel que j'ai mûri pendant 2 ans. La liberté et l’indépendance d’être seul étaient pour moi un avantage, et non une contrainte. En outre on apprend beaucoup plus sur soi face à des situations inconnues lorsqu’on est seul à l’autre bout du monde, sans ami(e)s, familles et repères. C’était aussi et surtout un défi sportif que je m'étais lancé. Mes problèmes au genou ne me permettaient pas d’être catégorique sur la réussite de ce projet. Une défaillance sur le parcours et c’était le projet du groupe qui tombait à l’eau. Je ne voulais pas imposer à quelqu’un un parcours ne sachant pas si je pouvais le terminer.
Ensuite en voyage quand on est seul, on est obligé d’aller vers les autres (à moins d’être associable !). Les rencontres font généralement la richesse d'un voyage.
Enfin, il ne faut surtout pas oublier que je suis breton, donc têtu, et franchement qui aurait pu me supporter 10 mois 24h/24 ?

Les transports :
J'ai utilisé tous les moyens de transports qui m'ont permis de suivre au mieux l'itinéraire prévu : Avions plus ou moins vieux, bateaux plus ou moins flottants, voitures plus ou moins confortables, train plus ou moins rapides, bus plus ou moins bondés, camionettes plus ou moins poussiéreuses, tuk-tuk plus ou moins sûrs, moto taxi plus ou moins décorées, vélos plus ou moins avec des freins....

Pour le billet d’avion, j’ai opté pour un billet tour du monde proposé par l’agence spécialisée « Les connaisseurs du voyage ». J'ai completé par des vols intérieurs pour gagner du temps.

L’hébergement :
Le moins cher possible était la devise ! En fonction du pays et des coutumes locales j'ai enchaîné : hôtels, auberges de jeunesses, camping, chez l’habitant… Parfois c'était bien de prendre un logement un petit plus cher, rien que pour avoir une douche bien chaude, un lit qui ne vous casse pas le dos, et des draps propres.

L’organisation des treks :
En fonction des pays et des voyageurs rencontrés sur la route, j'ai fait : en individuel, en groupe et/ou avec une agence locale. Je pensais ne pas passer par des agences pour organiser certains treks. Cependant sur place, il me coutait plus cher de m'organiser tout seul plutôt que de passer par une agence en rejoignant un groupe par exemple. L'idéal était sur place de faire ses calculs. très souvent les agences peuvent vous proposer des solutions "tout compris" ou à la carte (vous choississez ce que vous louez : un guide, un muletier,la cuisine...). Des infos sur les treks sont ici.
Pour le détail des étapes des treks voir le fichier.

Les visas :
Etre un membre de la communauté européenne aide beaucoup pour visiter les pays sans visa. Paradoxalement, je n’ai eu besoin que d’un seul visa pour tout le trajet. Il s'agit du Népal et le visa m’a coûté 40 euros. Pour les autres pays, le visa de touriste est accordé gratuitement si l’on reste au maximum 3 mois dans le pays.

Argent :
La carte bleue et du liquide étaient mes instruments durant le voyage. J'ai jonglé avec un compte en banque et un livret A gérés par l’intermédiaire d’Internet et me permettant ainsi de suivre pas à pas les dépenses.
Je n'étais pas sponsorisé pour ce périple car je souhaitais une indépendance totale sans avoir de comptes à rendre. J'assume parfaitement le fait que j'ai réalisé un rêve et je me vois mal demander à des gens de financer celui-ci. Je voulais me faire plaisir, il fallait que j'assume ce choix seul. Par modestie, je préfèrais réaliser ce projet, atteindre les objectifs fixés et en parler après.
J'ai croisé des gens qui voyageaient sur les Assedic pour financer la vie quotidienne de leur voyage. Leur conclusion était que cela leur coutait moins cher de vivre en voyage que de rester en France. Chacun est libre de profiter du système!

Assurance / Assistance :
Etant donné que je partais plus de 3 mois, l’assurance/assistance de la carte bleue ne fonctionne plus. J’ai souscrit une assurance spéciale pour voyageur pour les 7 derniers mois. Pour le matériel photo, j'ai souscrit aussi une assurance contre le vol. Et comme je partais régulièrement en montagne, j'ai pris la carte du Vieux Campeur qui permet de s'assurer sur les risques en montagne.

Santé :
Les régions montagneuses ont un avantage: l’altitude. L’air est souvent plus pur, mais surtout plus sain. La diminution de l’oxygène ne permet pas à certaines espèces de vivre (les moustiques, les acariens….). Ca tombe bien, j’évite ainsi le problème du paludisme. Je suis allé voir un médecin spécialisé à l’institut pasteur pour une ordonnance adaptée à mon voyage. Mes problèmes principaux pouvait être la turista et le MAM!
Pour la turista, j'ai eu de la chance, juste 2 fois et très lègères car elles se sont arrêtées juste après la prise de médicaments. Il faut dire je ne suis pas non plus un grand testeur de saveurs et autres nourritures exotiques. Je me suis contenté d'être attentif. Il faut dire que dans certains pays le repas est à 1 euro dans un restaurant correct. Alors pourquoi prendre le risque de manger dans la rue?
Pour le MAM (Mal Aigu des Montagnes), c’est une autre affaire. Le corps réagit au manque d’oxygène. Il y a plusieurs niveaux de MAM. Si la personne persiste à monter alors que les symptômes s’aggravent, cela peut aller jusqu’à l’oedème pulmonaire ou cérébral. C’est la mort assurée. En fait, dès l’apparition de fortes
migraines et des vomissements, il faut redescendre. Pour prévenir du MAM, le meilleur moyen est de prévoir une acclimatation suffisante à 3000m. Ensuite il faut monter progressivement au-delà de 3500m d’altitude. Les maux liés à l'altitude se ressentent plus la nuit que durant la journée. A partir de 5000m, il est quasiment impossible de dormir. Le cerveau turbine dans tous les sens, même allongé calfeutré dans son duvet, épuisé de la journée de marche, vous n'avez pas envie de dormir. Il arrive aussi durant la nuit qu'on se réveille avec l'impression d'étouffer (manque d'oxygène). On se bat avec son duvet pour l'ouvrir et sentir l'air glacial rentré dans ses poumons. Ouf je respire. La première fois, cela fait drôle car c'est toujours au beau milieu de la nuit que cela arrive, après on s'habitue.
Sinon sachez que l'altitude rend difficile la progression. Votre rythme de marche se ralentit jusqu'à ne plus pouvoir mettre un pied devant l'autre. Les essouflements sont trop importants dès qu'on pose un pied devant l'autre. C'est à ce moment qu'on sait qu'on est arrivé à sa limite.

Préparation physique :
Elle s'est articulée autour des sports d'endurance. J'ai pratiqué le footing trois fois par semaine (entre 45min et 1h chaque séance) et j'ai complèté par une à deux séance(s) de piscine par semaine (en moyenne 40min). Cet entraînement a duré 3 mois et demi.
J'ai arrêté le travail une semaine avant mon départ. Et franchement, ce n'est pas une mauvaise idée. Partir fatigué n'est pas une bonne solution. Il faut mieux se reposer avant de sauter dans l'avion et se dire, je vais me reposer sur place. Erreur, le décalage horaire, la nourriture, le changement de climat et un lit autre que le sien ne permettent pas de récupérer, en tout cas pas dès les 1er jours. Donc si vous voulez profiter dès le 1er jour de votre voyage, mieux vaut partir déjà reposé.

L’appartement :
J'ai rendu l’appartement à Paris et j'ai redescendu toutes mes affaires chez mes parents.

Le travail :
J’avais démissionné mais ma société m’a proposé une suspension de contrat. J'ai recommencé à travailler le 1er septembre 2005. Merci mon employeur !

La documentation :
Tous les supports possibles et envisageables ont été utilisés. L’association ABM est une mine d’information avec les fiches pays rédigées par ses membres, mais aussi les soirées de préparation sur certains pays, la bibliothèque des guides de voyages, le festival des globe-trotters…. Je n'oublie pas Internet qui est devenu incontournable dans ce genre de préparation. J’ai complété mes lectures par des revues comme « Trek Mag », des livres sur les trekking/randonnées. J’ai aussi profité des expériences de certains d’entre vous, des guides de voyages offerts….